Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 11 décembre 2023 à 14h30
Loi de finances pour 2024 — Défense

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, selon le rapport annexé à la nouvelle LPM, « à partir des acquis de la précédente loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025, la préparation opérationnelle progressera quantitativement dès 2024 ».

Or, malgré une première marche rehaussée par les deux assemblées, cette progression quantitative n’est pas réellement acquise en 2024. Par conséquent, nous resterons encore loin des normes instaurées par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan).

L’amélioration qualitative soulignée par le Gouvernement est certes réelle. Elle se joue notamment au travers des grands exercices comme l’exercice Orion, les futurs exercices multinationaux de 2024, ainsi que les missions de réassurance Lynx, Aigle et Gerfaut.

Néanmoins, tout cela ne suffira pas à garantir l’excellence de la préparation opérationnelle de l’armée de terre en vue de conflits de haute intensité. En effet, l’activité par combattant terrestre, le nombre de coups tirés par équipage de canon Caesar et le nombre d’heures d’entraînement par équipage de chars évolueront peu, d’autant que l’année 2024, année des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ne sera pas favorable à une remontée de l’armée de terre vers la haute intensité, puisque la préparation opérationnelle devra être suspendue pendant plusieurs mois.

Au sujet de l’entraînement de l’armée de l’air et de l’espace, nous sommes également encore assez loin des objectifs. Bien que le projet de loi de finances pour 2024 prévoie 140 millions d’euros de plus, les cibles d’activité définies pour 2024 sont seulement en légère hausse.

Enfin, pour ce qui concerne la marine, les nombreux exercices contribuent à une remontée en puissance progressive.

Au total, les prévisions d’activité pour 2024 sont donc un peu décevantes par rapport à l’ambition que nous avons nourrie pour le début de la LPM. Nous devrons veiller à ce que la trajectoire ascendante prévue pour les prochaines années se concrétise. Il faudra notamment être attentif à la préservation du niveau d’activité dans les prochains exercices, malgré la forte inflation et les efforts en faveur de l’Ukraine.

Enfin, à propos des soutiens, je veux évoquer la situation du service de santé des armées, qui a fait l’objet d’un rapport assez alarmant de la Cour des comptes. Les problèmes sont multiples : nombreuses vacances de poste, incapacité des hôpitaux militaires d’instruction à fournir plus de 48 équipes chirurgicales sur les 65 prévues ou encore difficultés massives de recrutement.

Pour 2024, les crédits augmentent et devraient permettre de lancer enfin les étapes préparatoires à la construction du nouvel hôpital Laveran à Marseille.

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