Enfin, je tiens à revenir sur la situation de l’Ukraine.
Mes chers collègues, nous serons bientôt à la croisée des chemins. Au printemps prochain, le Kremlin disposera d’une masse de soldats supplémentaires et le renforcement de son industrie militaire lui permettra de produire les armes et les obus en plus grand nombre encore. Or la défaite et même un simple recul de l’Ukraine nous exposeraient à un risque considérable ; chacun doit mesurer ce que cela représenterait pour notre pays, pour l’Europe et pour tous les membres de l’Otan, notamment les États-Unis. Une défaite de Kiev inciterait d’autres pays à mener de tels coups de force territoriaux.
J’y insiste : il y a urgence, d’autant que, faute d’un accord au Congrès américain, notre allié ukrainien a été privé d’une nouvelle enveloppe financière. En outre, un certain nombre d’États européens contestent désormais notre soutien à l’Ukraine.
Monsieur le ministre, j’ai lu que le Président de la République lançait un appel à de nouvelles initiatives.
Pour ma part, je propose d’élaborer un texte de loi sur l’économie de guerre réelle, notamment pour renforcer les capacités de notre industrie militaire. Comment produire telle ou telle quantité d’obus en trois ou quatre mois ? Quels freins lever à cette fin ? Il s’agirait là d’une bonne initiative législative, qui, au passage, permettrait de créer des emplois, et qui serait gage de notre soutien à l’effort de guerre ukrainien.
Une défaite de l’Ukraine serait très lourde de conséquences. Outre la Russie, des puissances comme la Chine ou la Turquie en déduiraient que, désormais, elles peuvent sans problème attaquer un autre pays, que personne ne viendra défendre l’État agressé. Dès lors, il y en aura pour tous les goûts ! Je rappelle, entre autres exemples, que le Venezuela a des visées sur le Guyana.