De plus, outre cette allocation, vous souhaitez conserver le système d’aides et d’accompagnement existant. Est-ce réalisable ?
On ne peut pas accompagner efficacement les étudiants qui en ont le plus besoin, en ajoutant au bas mot 20 milliards d’euros de dépenses par an, soit deux tiers du budget du ministère de l’enseignement supérieur !
Vous entendez consacrer une somme si importante à une mesure non ciblée, aidant, certes, le plus précaire, mais également le plus aisé, qui n’en a pas besoin. Où est la dimension redistributrice dans ce texte ? Qu’en est-il de l’objectif de réduction des inégalités ? Nous avons perdu le fil de votre raisonnement !
Face à votre proposition, nous préférons soutenir l’action du Gouvernement pour mieux accompagner nos étudiants. Nous nous rejoignons sur le constat : ces derniers sont les premières victimes de l’évolution du coût de la vie et nous ne pouvons pas nous satisfaire de voir certains d’entre eux faire la queue devant les banques alimentaires.
Alors, mes chers collègues, continuons à proposer des solutions de logement accessibles et à financer de nouvelles places au Crous, à revaloriser les bourses, à développer un modèle éducatif populaire et accessible à tous sur l’ensemble du territoire. Notre maillage d’universités de proximité est une grande richesse, soutenons-le sans tomber dans le piège d’une idée tentante, mais qui ne réglerait rien.
Pour toutes ces raisons, le groupe RDPI votera contre cette proposition de loi.