Bien sûr, nous nous réjouissons tous de ce vote à l'unanimité. Mais je tiens à dire, après la présentation de ce travail de qualité, et à la suite des différents orateurs, que ce texte vient de loin. Il a en effet fallu attendre plus de vingt ans pour passer, en la matière, des lois spécifiques à cette loi-cadre.
Vingt ans pour prendre conscience que ces restes humains ne pouvaient pas demeurer dans nos musées et que leur restitution était une question de dignité.
Vingt ans pour trouver le bon équilibre d'un point de vue légistique et méthodologique, ainsi qu'entre les différentes parties prenantes.
Je veux saluer toutes celles et tous ceux qui, depuis de nombreuses années, ont œuvré pour parvenir à l'unanimité d'aujourd'hui, et en particulier les trois auteurs du rapport : Pierre Ouzoulias, Max Brisson et Catherine Morin-Desailly, également rapporteure de ce texte ; et nous savons tous avec quelle persévérance elle a tenu à mener jusqu'au bout ce travail sur la restitution des restes humains.
Ce texte vient de loin, aussi, parce qu'il nous renvoie à des principes auxquels nous sommes tous attachés ici, comme l'étaient les sénateurs qui nous ont précédé : le respect que nous devons à chaque homme après la mort – les uns et les autres l'ont rappelé – et le sens de l'humanité, qui donne tout son sens à notre engagement politique.
« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle », disait Jules Michelet. C'est de cette humanité et de cette histoire universelle que ce texte s'inspire aujourd'hui. §