Cette question s’adresse au ministre de l’intérieur et porte sur le financement des réparations des biens communaux dégradés à la suite de leur occupation illicite par des campements de gens du voyage ou à l’organisation de rave-parties.
La loi du 5 juillet 2000 prévoit des schémas départementaux pour l’accueil des gens du voyage, obligeant les communes d'au moins 5 000 habitants à réaliser des aires d’accueil spécifiques. Plus de vingt ans après, il manque des lieux d’accueil, certaines communes ne remplissant pas leurs obligations. Malgré les expérimentations, les rapports, les propositions de loi et les instructions ministérielles, des difficultés persistent et les municipalités subissent encore des dégradations matérielles de leurs équipements.
Renforcer le dispositif pénal est une piste, mais, sur le terrain, les procédures d’évacuation forcées ou les poursuites pénales sont difficiles à appliquer, et les coûts de remise en état des biens publics restent entièrement à la charge des communes.
L’été dernier, à Cazouls-lès-Bézier dans l’Hérault, 350 caravanes ont envahi illégalement le stade municipal, dont les clôtures ont été découpées à la tronçonneuse. Les devis s’élèvent à 167 000 euros, sans compter l’impossibilité pour les habitants de jouir des équipements sportifs jusqu’à leur remise en état, le coût de la sécurité de ces lieux ouverts au tout-venant et celui de l’évacuation des déchets – ou encore, l’achat d’équipement de vidéosurveillance.
C’est pourquoi mon collègue sénateur Christian Bilhac vous demande d’instaurer un fonds d’aide aux communes pour financer les rénovations des biens municipaux dégradés à la suite de ce type d’occupations illicites. En outre, il serait utile de gager les véhicules, ou les plaques d’immatriculation, des auteurs des méfaits, jusqu’à paiement intégral des contraventions ou acquittement des condamnations pénales.