Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 5 décembre 2023 à 9h30
Questions orales — Bourses scolaires allouées aux familles d'élèves scolarisés dans les établissements du réseau de l'agence pour l'enseignement du français à l'étranger

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Monsieur le ministre, en 2013, la réforme des bourses scolaires avait deux objectifs : d’une part, le redéploiement de 30 millions d’euros vers les bourses scolaires, à la suite de la suppression de la prise en charge des frais de scolarité des lycéens ; d’autre part, la remontée des besoins réels, identifiés par les postes, pour déterminer l’enveloppe à soumettre au Parlement. Ce nouveau système a manifestement été dévoyé par les postes consulaires, qui ont sollicité chaque année des crédits en deçà des besoins, au nom de la réalisation d’économies qui ne leur ont pourtant jamais été demandées.

L’enveloppe globale s’est progressivement réduite, pour passer de 125, 5 millions d’euros en 2014 à 118 millions d’euros en 2024, alors que le nombre d’élèves est passé de 330 000 à 395 000 aujourd’hui, ce qui accroît le nombre de demandeurs de bourses, par ailleurs exacerbé par la pandémie puis l’inflation.

En même temps, le caractère dissuasif d’une procédure longue et complexe engendre dans certains pays un phénomène de non-recours. Par exemple, à Barcelone, le nombre de demandeurs de bourses est passé de 306 à 92 entre 2016 et 2023.

Dans ce contexte, la décision du ministère de porter la contribution progressive de solidarité de 2 à 7 points entraîne une baisse des quotités et donc une augmentation du reste à charge difficilement supportable pour les familles. Cela risque de nuire, à terme, à l’exigence de mixité sociale, qui doit continuer à prévaloir au sein de notre réseau d’enseignement français.

Enfin, la hausse du budget, de 13, 6 millions d’euros par rapport à l’année dernière, semble bienvenue. Mais elle est en trompe-l’œil, puisqu’il faut déduire du montant total la réserve de 5 %, de sorte que les crédits demandés pour 2024 sont finalement inférieurs à ceux alloués en 2023.

L’objectif de doublement des élèves est-il toujours cohérent, au regard des contraintes qui pèsent sur les familles et alors que l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) perdra dix ETP l’année prochaine, et devra continuer à financer des investissements immobiliers par ses propres ressources ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion