Intervention de Michel Laugier

Réunion du 8 décembre 2023 à 9h30
Loi de finances pour 2024 — Action extérieure de l'état

Photo de Michel LaugierMichel Laugier :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, notre commission a récemment conduit une mission d’information sur l’expertise patrimoniale française à l’étranger, dont nos collègues Else Joseph et Catherine Morin-Desailly étaient les rapporteures.

Son rapport d’information montre que la France non seulement dispose de formidables atouts, mais aussi jouit d’une image d’excellence à l’étranger. Elle est attendue, par ailleurs, sur toute une série de sujets.

L’action extérieure de l’État est donc loin, dans toutes ses dimensions, d’être un enjeu subalterne, en particulier lorsqu’elle promeut les valeurs de nos démocraties dans un monde toujours plus menaçant, hélas !

Pour renforcer notre diplomatie d’influence, le rapport plaide notamment pour une meilleure coordination des deux ministères concernés, la culture et les affaires étrangères.

À présent que la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts est ouverte, il faut rappeler que la francophonie, vecteur important de promotion de la diversité culturelle et linguistique et porteuse des valeurs démocratiques, reste un enjeu essentiel. Soutenons donc ses artisans.

À ce titre, comme l’a fait notre rapporteur pour avis, Claude Kern, je tiens à saluer le travail de nos réseaux de diplomatie culturelle et d’enseignement du français à l’étranger : ils s’adaptent continuellement au contexte géopolitique. Il est remarquable que, malgré les conflits, les missions se poursuivent du mieux possible en Ukraine ou au Proche-Orient, à Ramallah, à Jérusalem-Est, à Jérusalem-Ouest ou encore à Bethléem. On notera que, en Israël, l’ensemble du dispositif de l’Institut français est resté ouvert.

Bien que ses missions fussent reconnues, l’Institut français a subi une baisse drastique de ses crédits – jusqu’à 50 % ! – sous le quinquennat de François Hollande, avant de voir son budget stagner à partir de 2017. Il suffit de se déplacer à l’étranger, en Europe particulièrement, pour constater combien ce réseau est fragilisé.

La hausse des crédits pour l’année 2024 était donc plus que nécessaire pour inverser la tendance, même si, selon une analyse que je partage avec M. le rapporteur, nous sommes encore loin du compte.

Les besoins demeurent importants également pour nos lycées français, qui font face à la concurrence internationale. En la matière, on soulignera que les objectifs fixés par le Président de la République sont loin d’être atteints. Aussi conviendra-t-il d’accentuer la hausse des crédits dans les années à venir.

Telles sont les quelques remarques que je souhaitais formuler, dans le temps trop court qui m’est imparti. Tout en soulignant le chemin qui reste à parcourir, notre groupe, comme l’a déjà dit Olivier Cadic, votera les crédits de cette mission.

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