Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, l’avenant entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg au protocole d’accord du 20 mars 2018 et à la convention du 23 octobre 2020 vise à accélérer la transition, nécessaire, des mobilités, qui sont particulièrement denses entre le sillon lorrain et le pôle économique, le pôle d’emploi massif qu’est le Luxembourg.
Quand le protocole d’accord a été signé, voilà cinq ans, on comptait 90 000 travailleurs frontaliers. Ils sont près de 120 000 aujourd’hui, et leur nombre pourrait doubler d’ici à 2050, si l’on en croit le rapport de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
La situation devient donc particulièrement critique tant sur la route que dans les trains : congestions, autoroutes bouchées, TER bondés – vous ne pouvez pas imaginer à quel point ! –, saturation des voies, qui s’accompagne de son lot impressionnant de retards et de suppressions de rames.
Les temps de parcours s’allongent : on a pu calculer que les durées réelles de trajet ont augmenté, ces dernières années, de 53 % entre Thionville et le Luxembourg !
J’ai recueilli le témoignage d’un frontalier habitant à Metz et travaillant à Luxembourg ville depuis 1995. Il se rend au travail en train : en théorie, le trajet Metz-Luxembourg doit durer quarante-neuf minutes, mais la saturation de la ligne et l’absence d’entretien, faute de financement, entraînent quasiment tous les jours un retard, une suppression de train, voire un doublement du temps de trajet. Depuis cinq ans, il part de son domicile à six heures pour avoir une place dans le train. Comprenez-moi bien : « avoir une place dans le train », c’est simplement réussir à monter à bord, comme dans le métro parisien aux heures de pointe !