Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, la justice, fondement important de notre pays, libre et indivisible, est aujourd’hui mise à mal par la politique, insuffisante, des gouvernements qui se sont succédé.
L’ensauvagement important auquel nous faisons face met en péril le bien-vivre dans notre pays et, surtout, le bien-être de nos concitoyens. En tant que parlementaires, nous devons être les premiers à nous soucier du bien-être de nos habitants, qu’ils viennent de l’Hexagone ou de l’outre-mer. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : nous avons l’impression que la justice, pilier de notre société, a été placée au second plan. Monsieur le garde des sceaux, votre bilan est des plus catastrophiques : votre laxisme, comme celui de la justice, tue !
Dans notre pays, désormais, on peut être tué à coups de couteau dans une fête de village, à Crépol, ou en se promenant à Paris. Marine Le Pen a plusieurs fois alerté sur le fait qu’un laxisme prolongé risquait de créer un sentiment de je-m’en-foutisme des institutions juridiques : nous y sommes !
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? La justice devient laxiste, parce que nous ne mobilisons pas suffisamment de moyens pour que les problèmes soient résolus. Ces derniers sont très nombreux et concernent principalement la politique carcérale. Nous devons les régler, afin que la justice puisse accueillir les détenus dans le respect de l’être humain, mais aussi de la loi.
La première des problématiques réside, cela a été rappelé, dans la surpopulation carcérale : celle-ci atteint des records. Au 1er décembre 2023, on comptait plus de 73 000 personnes derrière les barreaux. Cette situation touche particulièrement les maisons d’arrêt, qui accueillent les personnes condamnées à de courtes peines : leur taux d’occupation est de 142 %. Voilà une promesse non tenue de plus, monsieur le garde des sceaux !
Ensuite, il convient d’évoquer le problème des agressions de surveillants pénitentiaires. Celles-ci deviennent de plus en plus fréquentes. On enregistre, depuis 2011, plus de 4 000 agressions physiques chaque année – près de 5 000 en 2022 –, soit environ une agression pour six surveillants. Des centaines de surveillants pénitentiaires vont au travail avec une boule au ventre. Ils font souvent un travail très difficile, pour un salaire qui n’est pas à la hauteur. Le taux de suicide est important : on en compte 184 depuis les années 2000.
C’est pourquoi nous avons déposé des amendements visant à augmenter de 5 millions d’euros les crédits alloués aux surveillants pénitentiaires, mais aussi de 10 millions d’euros ceux qui sont consacrés aux greffiers, membres indispensables de notre service carcéral : en raison de l’augmentation du nombre des dossiers, les greffiers ont besoin d’un soutien important ; nous répondons ainsi à leurs demandes.
Enfin, nous devons combattre un autre fléau, celui des colis livrés dans les prisons : stupéfiants, téléphones, cartes SIM… Les détenus se font livrer leurs commandes – notamment la nuit, mais pas seulement – à travers les fenêtres de leurs cellules. Un centre pénitentiaire n’est pourtant pas un club de vacances : les règles doivent être strictes et les produits extérieurs interdits. C’est pourquoi nous proposons de consacrer 600 000 euros à la lutte contre ce fléau carcéral.
Le texte prévoit, c’est vrai, une hausse des crédits en faveur de la justice. C’est pourquoi nous voterons pour cette partie du PLF, si nos amendements sont adoptés.
Mes chers collègues, vous l’aurez compris, nous sommes le parti des victimes et non des délinquants. Nous sommes aux côtés des surveillants pénitentiaires et non des criminels.