Cette question est récurrente et légitime. Depuis bien longtemps, malheureusement, on se demande comment produire plus et vite. Comme Pascal Allizard, je pense néanmoins qu’il ne faut surtout pas opposer les crédits entre eux. Je rappelle que le programme 144, ce sont d’abord les crédits amont : 1 milliard d’euros attribués à nos entreprises pour la R&D, afin d’innover et de progresser technologiquement ; ce sont également les crédits affectés au renseignement, c’est-à-dire à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui demandent aussi un effort particulier. Bref, il est inimaginable de couper dans le programme 144.
M. le ministre a rappelé tout à l’heure la performance réussie par la marine voilà quelques jours en détruisant des drones avec des Aster 15. Un missile de ce type coûte 1 million d’euros – je parle sous le contrôle du ministre –, et il faut trois ans pour le fabriquer. Forcément, cette attaque va diminuer la quantité de munitions disponibles et il faudra reconstituer notre arsenal.
Nous en sommes tous parfaitement conscients, il y a un effort considérable à faire en matière de munitions, tout comme pour réindustrialiser notre pays, et ce en accompagnant les projets, notamment financièrement et administrativement. Monsieur le ministre, je travaille dans mon territoire, depuis quasiment un an et demi, à la création d’une usine de fabrication de munitions de petit calibre et cela n’avance pas. En effet, toutes les banques sollicitées pour le financement ont refusé, parce qu’il s’agissait de la défense. Nous aurons l’occasion d’en reparler ce soir à la faveur de la discussion de l’amendement sur le livret A.
En tout cas, j’y insiste, c’est principalement la manière dont est financé cet amendement qui me pose problème.