Cet amendement concerne le programme Scaf, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. On peut citer les alertes de nos industriels sur la propriété des technologies et des savoir-faire, la dérive budgétaire, avec un dépassement minimal de 300 millions d’euros après 2026, l’achat par nos voisins et « partenaires » allemands d’une flotte entière de F 16 et d’équipements militaires américains. Enfin, il y aurait un retard important dans la mise en service, désormais fixée à 2045 au lieu de 2040. Tout un luxe pour notre nation, alors que nos ennemis et concurrents ne traînent pas en route.
Dernier événement en date, et non des moindres, l’intervention, à l’invitation de l’Allemagne, de l’entreprise américaine IBM dans le volet de l’intelligence artificielle du Scaf. On pourrait en rire si ce n’était pas si grave. Malheureusement, le principe d’extraterritorialité du droit américain et le savoir-faire des États-Unis pour attaquer notre industrie – souvenons-nous d’Alstom, d’Airbus –, tout comme la vraisemblable ingéniosité de nos voisins allemands, risquent de mettre en péril notre souveraineté et notre capacité à assurer notre propre défense.
Le programme Scaf est un programme dangereux, car il repose sur des puissances étrangères, avec des intérêts stratégiques forcément divergents des nôtres. C’est pourquoi nous proposons de minorer les crédits de ce projet pour les fixer à un euro symbolique.