Monsieur le ministre, vous voyez bien là les conséquences du dépôt d’amendements à la dernière minute !
L’amendement que vous venez d’amener dans votre charrette porte sur 8 milliards d’euros ! Nous le soumettre aussi tard dans la discussion relève d’une véritable impréparation. Il s’agit bien de 8 milliards, pas de 8 millions !
Nous nous employons à vous expliquer que vous ne respectez ni l’esprit ni la lettre de la Lolf. Je n’ai pas de souci à permettre des mouvements de crédits, pour 3 % ou 5 % des montants ouverts en loi de finances initiale. Mais les demandes de dérogation portent sur les besoins de financement d’opérations d’investissement reportées, alors que la Lolf impose que de telles dispositions soient « dûment motivées ». En l’occurrence, vous tentez sur nous un petit tour de prestidigitation ! §Mais si, monsieur le ministre : d’ailleurs, si vous m’aviez convaincu, je vous tirerais mon chapeau !
Mais vous ne m’avez pas convaincu, et l’enjeu est trop important pour que nous vous suivions. Certes, l’opinion et les médias se moquent du budget, ou peu s’en faut, au vu de l’agitation politique autrement plus marquante que l’on observe aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Pour ma part, je persiste à croire que la situation des finances publiques de notre pays n’est pas loin d’être dramatique ; vous voyez que mes paroles sont plus modérées que les mots que d’autres élus, plus chevronnés que moi, ont employés par le passé. Je n’ai pas envie de jouer avec le feu : c’est trop dangereux et je ne veux pas me brûler les mains avec la première étincelle.