Monsieur le ministre, mes chers collègues, c’est avec émotion que nous avons appris, vendredi 5 janvier dernier, la disparition d’une grande figure de la politique lorraine. Jean-Marie Rausch, qui fut maire de Metz pendant trente-sept ans, est décédé à l’âge de 94 ans. ( Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que M. le ministre, se lèvent.)
La trace que ce chef d’entreprise, féru de technologies, laissera dans sa ville est grande, tant il a mis son esprit d’innovation au service de la modernisation de Metz.
En transformant cette cité historiquement associée à la présence militaire, il n’a jamais oublié les dimensions écologique et culturelle. Il œuvra ainsi à la réussite de la première décentralisation d’un établissement culturel national, avec le Centre Pompidou-Metz.
Jean-Marie Rausch fut un grand élu local : maire de Metz à compter de 1971, il fut également président du conseil général de la Moselle, puis du conseil régional de Lorraine. C’est ainsi tout naturellement, si je puis dire, qu’il siégea à nos côtés durant vingt-trois ans, sur les travées des groupes Union Centriste et RDSE, tout d’abord de 1974 à 1988, année de son entrée au gouvernement de Michel Rocard, puis de nouveau de 1992 à 2001.
Durant les années qu’il a passées au Sénat, il travailla essentiellement sur les sujets liés à la recherche, aux technologies et aux télécommunications.
Il fut d’ailleurs, en 1982, le rapporteur de la proposition de loi portant création d’une délégation parlementaire dénommée office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). C’est dire qu’il aura su laisser une trace de modernité partout où il sera passé.
C’est avec la même émotion que nous avons appris le décès de notre ancien collègue Louis Le Pensec, qui fut sénateur du Finistère de 1998 à 2008.
Jeune élu breton de sa petite commune de Mellac, celui que l’on surnommait « le grand Louis » fut élu pour la première fois député à l’âge de 36 ans, avant de devenir une figure ministérielle socialiste connue et reconnue.
La terre et la mer : voilà le cœur de son engagement et de son action publique tant au Parlement qu’au sein des différents gouvernements auxquels il a appartenu. Il fut le premier, en 1981, à occuper la belle fonction de ministre de la mer, avant de devenir ministre des départements et territoires d’outre-mer de 1988 à 1993. C’est sous sa direction que furent négociés, en 1988, les accords de Matignon et d’Oudinot. Fils de paysan et profondément attaché au monde agricole, qu’il connaissait bien, il fut enfin ministre de l’agriculture et de la pêche de 1997 à 1998.
Élu au Sénat de 1998 à 2008, il fut pendant ce mandat membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Il participa également aux travaux de la délégation pour l’Union européenne, notamment au travers de plusieurs rapports, toujours portés vers la mer, relatifs notamment au partenariat euro-méditerranéen et à l’adhésion de Chypre à l’Union européenne.
Figure tutélaire au sein de son Finistère natal, Louis Le Pensec a eu un engagement constant au service de notre pays. Tous ceux qui l’ont connu regrettent aujourd’hui un homme d’une profonde humanité.
M. le président du Sénat a souhaité, en notre nom à tous et particulièrement en celui de nos collègues mosellans et finistériens, rendre hommage à nos deux anciens collègues et avoir une pensée profonde pour leurs proches.