Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, beaucoup a déjà été dit sur l'accord en question, y compris dans le texte de la proposition de résolution très complète qui a été présentée par les sénateurs du groupe Les Républicains et par ceux du groupe Union Centriste.
Je fais évidemment miennes l'ensemble des objections très sérieuses qui ont été soulevées. Cependant, je m'autorise quelques remarques.
Il m'apparaît tout d'abord que l'accord négocié par la Commission européenne et annoncé comme « conclu » dès le mois de juin 2019 n'est pas du meilleur intérêt pour la France. Parlons clair, au risque de ne pas faire montre du meilleur esprit européen : l'accord UE-Mercosur est surtout un accord voulu et promu par l'Allemagne et configuré pour ouvrir de grands marchés latino-américains à ses exportations automobiles et d'équipement industriel !
Plutôt que d'assumer cette divergence d'intérêts commerciaux au sein de l'Union européenne et d'affirmer ouvertement son opposition à la conclusion d'un tel accord, le gouvernement français a préféré tergiverser et se cacher derrière des arguments qui ne sont, pour l'essentiel, que des prétextes.