Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, au matin de Noël, puis au matin du Nouvel An, Gabriel Bremond, maire d'Eclans-Nenon, dans le Jura, découvre des tags partout dans le village et sur les murs de sa mairie : « Sale PD », « Travelot », « Le maire s'envoie en l'air », « Nik ta mère le maire », « Gabriel en porte-jarretelles », « Bremond tête de con ».
Ces injures homophobes, attaques personnelles d'une violence inouïe, ont choqué et choquent encore tout un village, mais aussi bien au-delà du Jura.
Gabriel Bremond est un maire sans histoires, apprécié de ses administrés. Il est solide ! Il a déposé plainte et il fait face. Mais comment ?
Les témoignages de sympathie de ses administrés lui apportent un réconfort salutaire, comme ceux des maires de toute la France, qui témoignent de la solidarité des membres de cette grande famille républicaine qu'il a choisi de servir et qui n'en finit pas d'être maltraitée : 2 600 agressions l'an passé, 50 % de plus qu'il y a deux ans !
Malgré les indignations, malgré les textes votés, la dérive est implacable, insupportable.
Monsieur le Premier ministre, vous avez déclaré, à Dijon, le week-end dernier : « Nous sommes un gouvernement qui va continuer d'agir contre les discriminations, contre l'homophobie et en faveur des droits de tous ».
Mais – le voyez-vous ? – ces attaques démontrent que leurs auteurs n'ont ni peur des forces de l'ordre ni peur de la justice !
Notre République ne sait pas protéger ses maires !
Monsieur le Premier ministre, qu'allez-vous changer pour qu'ils soient respectés ? §