Intervention de Denis Bouad

Réunion du 16 janvier 2024 à 14h30
Face à la prédation du loup comment assurer l'avenir du pastoralisme — Débat interactif

Photo de Denis BouadDenis Bouad :

Monsieur le ministre, nous sommes confrontés à la difficulté de faire reposer nos débats politiques sur des données scientifiques précises, fiables et partagées par tous.

Pour autant, on peut difficilement nier l'augmentation du nombre de loups et surtout, de manière plus inquiétante, l'augmentation du nombre d'attaques. Le risque à l'avenir serait que les territoires reconquis par le loup soient désertés par le pastoralisme.

Or le maintien de la biodiversité, c'est avant tout le maintien d'un équilibre. Le pastoralisme, au-delà de l'activité économique qu'il suscite, participe pleinement à l'entretien de nos espaces ruraux. Dans les Cévennes, territoire inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco pour son agropastoralisme, on observe déjà que des éleveurs abandonnent leur activité à la suite de ces attaques. Les petites exploitations qui peuvent perdre jusqu'à un quart de leur cheptel dans une attaque sont les premières concernées. Il faut absolument apporter des réponses à ces hommes et à ces femmes qui vivent de l'élevage extensif.

L'indemnisation, si elle est nécessaire, ne doit pas être une réponse en soi. On ne pourra jamais indemniser le traumatisme de l'éleveur qui fait face à des cadavres de bêtes victimes d'une mort violente. Rien ne peut compenser ces morsures invisibles.

À terme, notre objectif devrait donc être le « zéro indemnisation », ce qui nécessite de revoir notre système de prévention qui, actuellement, cesse d'être subventionné à partir du moment où il est efficace et empêche les attaques. La mise en place effective de la brigade « grands prédateurs terrestres » pour l'ouest du Rhône est à cet égard très attendue.

Enfin se posent les questions du statut de protection du loup et de l'adaptation des taux de prélèvement. Sur ce dernier point, nous devons tenir compte tant de l'efficacité du dispositif que de la quantité prélevée. Il convient de cibler plus spécifiquement les meutes de loups qui ont incorporé les animaux d'élevage et, donc, les attaques de troupeaux, dans leurs habitudes alimentaires.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous détailler vos ambitions sur ces différents sujets ?

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