Intervention de Christophe Béchu

Réunion du 18 janvier 2024 à 10h30
Questions orales — Situation des apprentis en essonne

Photo de Christophe BéchuChristophe Béchu :

Madame la sénatrice Darcos, je ne suis pas surpris que vous interveniez sur ce sujet. Je sais en effet l’attention que vous portez aux politiques consacrées à la jeunesse et je connais en particulier votre soutien à l’apprentissage.

Personne ne pourra nier ici que, depuis quelques années, la politique de l’apprentissage a connu un succès spectaculaire du fait, à la fois, des mesures qui ont été prises et de l’adhésion des jeunes et de leurs familles. Le nombre d’apprentis a ainsi atteint le million, un horizon qui paraissait inatteignable voilà quelques années, lorsque l’on en comptait environ 300 000.

Pour autant, vous avez raison, il convient d’être extrêmement attentif aux signaux qui pourraient entraver cette dynamique, laquelle est de nature à renforcer la confiance en eux des jeunes et permet d’avoir un modèle plébiscité par les entreprises ainsi que des taux d’employabilité absolument exceptionnels.

Nous constatons, en effet, que certains jeunes qui se forment dans les métiers en tension rompent leur contrat de formation et trouvent immédiatement un contrat de travail, tant les besoins en personnels sont importants dans certains domaines ; ils peuvent aussi rechercher des niveaux de rémunération supérieurs à ceux de l’apprentissage.

À notre connaissance – je parle au nom du Gouvernement puisque ce sujet ne concerne pas directement le champ de mon ministère –, ce phénomène reste marginal. Néanmoins, à la suite notamment de l’interpellation que vous avez adressée, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a été officiellement missionnée pour objectiver le phénomène.

De quoi parlons-nous ? S’agit-il de la somme de bruits individuels ou d’un phénomène qui s’accentue dans le contexte d’accroissement des tensions dans un certain nombre de métiers ? Nous avons d’abord besoin de disposer de chiffres pour savoir quel type de « filet » prévoir.

Nous avons pris sans attendre nos responsabilités pour sécuriser les parcours en apprentissage des jeunes les plus fragiles avec le dispositif prépa-apprentissage, qui vise à souligner et à faire reconnaître l’importance du diplôme, lequel protège pour l’avenir. Il s’agit de permettre aux jeunes peu ou pas qualifiés de renforcer leurs savoirs fondamentaux et de mieux appréhender les codes de l’entreprise, afin de préparer efficacement l’entrée en apprentissage et de sécuriser un contrat. C’est aussi un moyen de leur faire savoir exactement à quoi ils doivent s’attendre et de leur éviter de bifurquer.

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