Après vous avoir félicité, monsieur le Premier ministre, pour votre nomination, je voudrais évoquer les propos qu’a tenus à Kiev votre ministre de l’Europe et des affaires étrangères, soulignant que l’aide à l’Ukraine restera une priorité. Il faut maintenant tenir cette promesse !
La situation est devenue critique. Les crimes de guerre du boucher du Kremlin infligent chaque jour un atroce supplice à la population civile d’Ukraine.
Les Ukrainiens, qui ont brillamment contre-attaqué à Kharkiv et Kherson en 2022, sont aujourd’hui en position de faiblesse, parce que, depuis le début, le soutien des démocraties peut se résumer par une formule : trop peu, trop tard !
Si nous avions livré à temps les chars, les missiles, les batteries anti-aériennes, l’armée russe n’aurait pu reconstituer ses défenses et faire échouer la contre-offensive de 2023. Nous sommes en train de renouveler cette erreur.
Depuis des mois, Zelensky attend 60 milliards de dollars de Washington, bloqués par les Trumpistes au Congrès, et 50 milliards d’euros de l’Europe, paralysée par ses cinquièmes colonnes – Orbán le collabo en Hongrie, Le Pen et Mélenchon, les chiens-chiens à leur Poutine en France, et tant d’autres ailleurs.
Nos tergiversations mettent l’Ukraine en grand danger – je pèse mes mots. Une défaite serait celle de l’Europe tout entière, un formidable stimulant pour la Chine face à Taïwan, pour le docteur Folamour de Corée du Nord, pour les mollahs iraniens tueurs de femmes au Moyen-Orient.
Il serait impensable que le prochain Conseil européen du 1er février ne déjoue pas les manœuvres d’Orbán le corrompu et ne débloque pas la totalité de l’aide promise à l’Ukraine. Je vous demande aujourd’hui l’engagement formel d’y parvenir et de soutenir sans restriction le fonds de 100 milliards d’euros pour l’industrie de la défense européenne, proposé par le commissaire français Thierry Breton.
En ce début de mandat, vous vous dites sans doute, monsieur le Premier ministre, que vous serez jugé sur vos résultats dans notre pays, et c’est exact. Mais à l’échelle de l’histoire, votre gouvernement et tous les gouvernements d’Europe seront jugés à l’aune de la victoire ou de la défaite des démocraties en Ukraine face à l’internationale reconstituée des dictateurs.