Intervention de Céline Brulin

Réunion du 17 janvier 2024 à 15h00
Ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale — Suite de la discussion et adoption d'une proposition de résolution

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de résolution de Nathalie Delattre et du RDSE permet d’ouvrir le débat sur un sujet fondamental et préoccupant : la santé mentale des jeunes.

Des études récentes confirment, s’il en était besoin, une augmentation significative des troubles de santé mentale, particulièrement chez les jeunes, avec une prévalence croissante de symptômes comme l’insomnie, le stress post-traumatique, la dépression ou l’anxiété. C’est une tendance que l’on observe depuis environ cinq ans, mais qui a été accentuée par la pandémie de covid-19, les confinements et les « distanciations sociales », comme nous les appelions, décidés alors.

Au mois de novembre 2021, l’hôpital Robert-Debré lançait un cri d’alarme : les admissions aux urgences pour tentatives de suicide chez les moins de 15 ans avaient augmenté de 300 % en deux ans.

La santé mentale doit donc être une priorité absolue, qui se traduit non seulement en paroles et résolutions, mais également par des actions concrètes, des politiques publiques efficaces et des moyens adéquats pour les services de santé.

Or, malgré les discours gouvernementaux sur la nécessaire prévention, les moyens alloués aux centres médico-sociaux manquent, l’accès aux centres médico-psycho-pédagogiques est difficile, le remboursement des séances chez les psychologues insuffisant, la médecine scolaire indigente, les équipes médico-sociales dans les établissements démunies, et les psys de l’éducation nationale réduits à la portion congrue.

Ainsi que cela a été rappelé, en dix ans, le nombre de médecins scolaires a chuté de 20 %. En 2023, il n’y avait que 900 médecins scolaires pour 60 000 établissements et plus de 12 millions d’élèves ! Et près de huit enfants sur dix n’ont jamais vu un médecin scolaire.

En Seine-Maritime, département dont je suis l’élue, quatre postes d’enseignants dans les CMPP de Rouen, du Havre et à Dieppe ont été supprimés l’an passé.

Tout cela a des conséquences directes sur la prise en charge de la santé mentale des jeunes et peut avoir des répercussions sur l’ensemble de la société, puisque l’état de santé psychique des enfants et des adolescents est l’un des principaux déterminants de leur santé future.

Le dispositif MonParcoursPsy était censé apporter une réponse. Mais moins de 10 % des psychologues s’y sont engagés, faute, notamment, de concertation avec l’ensemble de la profession. Nombre de praticiens nous disent que les 50 millions d’euros investis seraient plus utiles pour créer des postes de psychologues pérennes dans le service public ou pour ouvrir des structures d’accompagnement.

Au regard de la santé mentale des jeunes, et pas seulement d’ailleurs, il est indispensable de « réarmer » – c’est visiblement un terme très à la mode

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