Intervention de Christophe Béchu

Réunion du 24 janvier 2024 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Violences envers les maires et les pompiers

Photo de Christophe BéchuChristophe Béchu :

Madame la sénatrice, l’année 2023 vient de se terminer et le décompte commence dans un certain nombre de domaines.

Vous avez évoqué les pompiers. Permettez-moi de rappeler les chiffres les concernant. On ne peut pas se satisfaire d’avoir enregistré cent agressions de moins en 2023, même si l’on peut saluer cette baisse, quand 1 400 sapeurs-pompiers se font agresser chaque année et quand 70 % des agresseurs – le chiffre donne à méditer – sont ceux auxquels les pompiers portent secours ! C’est dire combien certains comportements relèvent de l’irrationnel : comment comprendre, en effet, qu’une personne agresse celle qui vient la secourir ?

À bien des égards, les violences contre les élus résultent de la même déconstruction mentale, de la même absence de bon sens, de cohérence, de rationalité, et aussi d’une absence de respect.

Vous avez rappelé la proposition de loi qui a été votée à l’unanimité tant par le Sénat que par l’Assemblée nationale. Je veux saluer le dépôt, il y a quelques jours, sur l’initiative des présidents Retailleau et Marseille, ainsi que de la présidente Gatel, d’une proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. En effet, nous savons que ce qui motive l’engagement des élus, c’est non pas le fait de se savoir protégés, mais c’est la perspective d’avoir les moyens d’aider leurs concitoyens, malgré le ras-le-bol normatif qui s’exprime parfois. Et c’est aussi le fait que cet engagement n’aura pas de conséquences trop lourdes sur leur vie personnelle, de sorte qu’ils pourront concilier leur projet avec une vie familiale normale.

Dans la continuité du texte qui a été voté au Sénat, ainsi que des travaux menés par Dominique Faure, dont je salue l’action, quelque 3 400 policiers et gendarmes ont été désignés référents « atteintes aux élus ». Le centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus a enregistré, à la fin de l’année passée, 2 500 inscriptions d’élus souhaitant bénéficier d’un suivi particulier. Les formations se poursuivent et se multiplient. Les instructions envoyées au préfet, notamment par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, dont je vous prie d’excuser l’absence, sont de plus en plus nombreuses. Mon collègue vous présentera bientôt un bilan plus complet.

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