Monsieur le sénateur Tabarot, au rang des qualités dont vous pouvez vous prévaloir – notez que j’utilise le pluriel –, je compte le pragmatisme.
Je suis ainsi certain que vous êtes attentif à l’évolution des chiffres, ainsi que vous l’avez montré lorsque vous avez voulu, par exemple, étayer des besoins en investissements – je pense au soutien à la régénération – ou nous interroger sur les niveaux des surprofits qui peuvent exister ici ou là.
La réalité, aujourd’hui, n’est pas celle d’une décision arbitraire de diminution du nombre de liaisons. C’est celle d’une évolution du trafic extrêmement prononcée et durable, dont je veux vous livrer les éléments principaux.
Le nombre de passagers faisant l’aller-retour depuis Nice a baissé de 60 % pour ceux qui le font dans la journée, et de 50 % pour ceux qui le font en deux jours. Le trafic de la navette Orly-Nice a diminué de 60 % par rapport à 2019. La clientèle affaires est passée de 100 000 passagers en 2019 à 50 000 en 2023.
Or personne ne peut soutenir sérieusement qu’il faut maintenir une offre équivalente quand la demande baisse !
Au reste, ce n’est pas la suppression de liaisons qui explique cette baisse. On enregistre une baisse objective de la fréquentation, laquelle commande, pour des raisons économiques, de ne pas maintenir des vols à vide. Ce n’est pas une décision contre l’avion ! C’est une décision de bon sens.
Cela dit, je vous rejoins sur un certain nombre de points, en particulier sur le fait que ces évolutions ne doivent pas se faire au détriment des territoires et de leur connectivité.
En outre, vous avez raison, le nombre de rotations, la manière dont les choses se passeront et la façon dont Air France continuera à assurer un service constituent des questions légitimes, qui doivent être au cœur de nos préoccupations.
Cependant, il y a, sur le nombre de rotations et sur l’ajustement à la réalité, une logique économique, à laquelle personne ne peut se soustraire.