Monsieur le Premier ministre, vous avez la lourde tâche de veiller à la traduction en actes concrets de la volonté réformatrice formulée par le Président de la République.
Vous nous avez rappelé que la France n’est pas une nation qui subit. Elle ne l’a pas été ; elle ne l’est pas aujourd’hui ; elle ne le sera pas demain, grâce à notre travail !
Vous souhaitez agir vite en faisant preuve de lucidité, de pragmatisme, d’efficacité et d’audace. Votre méthode est simple : prendre rapidement des décisions compréhensibles par les Français. Vous l’avez démontré, ce vendredi, lors de votre visite dans le Sud-Ouest.
En effet, cette méthode est déjà à l’épreuve. La crise que traverse le monde agricole est symptomatique des maux français. La bureaucratisation et l’empilement de normes particulièrement denses ont entretenu le mal-être d’une profession qui a souvent été mal présentée et mal comprise, et qui en souffre.
Ces maux dépassent nos frontières, les mêmes causes produisant les mêmes effets chez nos voisins européens.
Cette crise agricole a d’autres racines. Je pense aux concurrences déloyales, à la nécessité d’instaurer des clauses miroirs dans les traités internationaux, ou encore à la complexification.
Notre objectif est de conserver notre souveraineté alimentaire ; les annonces que vous avez faites depuis vendredi dernier vont dans ce sens.
Allier la transition écologique à la souveraineté alimentaire et agricole, voilà l’exception agricole française que nous devons défendre. Mais cette transition doit être supportable, tant pour les producteurs que pour les consommateurs.
Reconquérir une souveraineté perdue est notre devoir assumé depuis 2017. Nous devons poursuivre les efforts engagés.
En matière de souveraineté industrielle, nous créons désormais dans le secteur industriel – vous l’avez rappelé – plus d’emplois que nous n’en détruisons et nous rouvrons des usines.
En matière de souveraineté énergétique, nous avons entrepris la relance de la filière nucléaire alors que nous avions perdu l’habitude de mettre des centrales en service.
En matière de souveraineté militaire, afin de faire face aux multiples fronts et formes de confrontation, nous avons voté, au travers de la loi de programmation militaire, une des plus importantes hausses du budget des armées que notre pays ait connues.
Enfin, nous devons conforter notre souveraineté aux frontières, grâce au renforcement de notre arsenal législatif, mais aussi de notre capacité d’intégration.
J’ai ici une pensée pour Mayotte, qui fait face à une crise migratoire sans précédent, à laquelle il doit être répondu avec fermeté.
En effet, si nos territoires d’outre-mer font le rayonnement de la France à travers le monde, ils sont trop souvent le parent pauvre de nos politiques publiques.
Leurs difficultés sont décuplées par leur situation géographique. Les problèmes y sont semblables à ceux de l’Hexagone, mais leur intensité est parfois plus aiguë.
Ainsi, en Guyane, la protection du territoire, de sa biodiversité et de nos frontières coûte encore parfois la vie à nos militaires. Nous leur adressons nos pensées aujourd’hui.
Aux Antilles, les crises des sargasses et du chlordécone handicapent des territoires qui doivent faire face à la vie chère.