Monsieur le Premier ministre, comme tout chef de gouvernement, vous allez affronter de nombreux défis politiques.
Le premier est l’absence de majorité parlementaire, qui n’a permis de trouver, jusqu’à ce jour, que des palliatifs imparfaits : négociations épuisantes ou 49.3 au goût amer.
Le second défi est la pression permanente et déprimante des extrêmes.
La France échappe encore à la vague de populisme qui frappe les démocraties. Si le populisme n’est ailleurs que d’extrême droite, chez nous, où l’on apprend dès l’école qu’il faut préférer Robespierre à Tocqueville, il est coupé en deux.
La fin de cette exception est proche. Parce qu’il faisait le plus de bruit, parce qu’il avait réussi à embrigader une gauche en perdition, parce qu’il transformait l’Assemblée en zone à délirer, le danger d’extrême gauche paraissait le plus dangereux, exacerbé par une caisse de résonance médiatique qui confirme que rien n’est plus sonore que ce qui est creux.