Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, depuis sept ans, Emmanuel Macron s’efforce à contretemps d’imposer à la France l’amère potion néolibérale des années 1980.
Depuis sept ans, excepté lorsqu’il s’est agi de signer des chèques en blanc aux entreprises, vous combattez la dépense publique, appauvrissez les collectivités locales, déplumez l’État et amputez les services publics.
Depuis sept ans, vous avez enrichi les plus riches, abîmé les mécanismes de redistribution, amoindri les filets de protection sociale et fait exploser les inégalités.
Vous nous annoncez la poursuite de cette politique de casse sociale sans précédent en vous attaquant au salaire minimum, aux minima sociaux et en détricotant la loi SRU.
Un Premier ministre du VIIe arrondissement de Paris est l’exécutant zélé du Président des riches : tout cela coule malheureusement de source !
Cependant, nous n’avions pas anticipé que le plus jeune Président et le plus jeune Premier ministre de la Ve République seraient à ce point non pas conservateurs, mais réactionnaires.
C’est là que demeure l’imposture originelle du macronisme : s’il a d’abord été présenté comme un libéralisme chimiquement pur à l’anglo-saxonne, il est aujourd’hui un trumpisme élégant de Rotary Club !