Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 31 janvier 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Gabriel Attal :

Monsieur le président, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je veux d’abord remercier l’ensemble des orateurs qui se sont exprimés. Je crois qu’ils l’ont tous fait dans une logique constructive et en se tournant – je l’espère en tout cas – vers l’intérêt général des Français et de notre pays.

Monsieur Retailleau, vous avez insisté sur la nécessité de continuer à agir pour le réarmement économique de notre pays. Mais que les choses soient claires : je ne crois pas avoir donné le sentiment aujourd’hui, hier ou lors de mes autres interventions que je considère qu’en France tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pas du tout ! Simplement, il est juste de dire que des choses s’améliorent quand cela correspond à une réalité – cela fait aussi partie de mes responsabilités.

Et la réalité, c’est que le taux de chômage de notre pays se situe 2 points en dessous de celui auquel il s’établissait en 2017 et qu’il n’a jamais été aussi bas depuis vingt-cinq ans – 2 millions d’emplois ont ainsi été créés. C’est un succès dont je ne dis même pas qu’il est celui du Gouvernement, car je crois que c’est un succès collectif : nos entreprises ont réussi à créer des emplois ; nous les avons accompagnées et soutenues. C’est surtout un succès pour ces millions de familles dont l’un des membres a pu retrouver un emploi et qui peuvent ainsi vivre dans la dignité.

Je ne suis pas là pour dire que tout est rose, mais je pense que nous pouvons tous nous accorder sur le fait que tout n’est pas noir non plus. La réalité est probablement entre les deux.

Vous avez fait la comparaison avec l’Allemagne. Il est vrai que nous sommes encore nettement au-dessus des Allemands en termes de taux de chômage, de déficit et de dette. Mais notre économie est aujourd’hui plus dynamique ; ce n’est d’ailleurs pas nécessairement une bonne nouvelle pour nous que l’Allemagne soit en récession, puisque cela a des effets sur notre propre croissance. Toujours est-il que nous allons poursuivre nos efforts.

Sur la question des agriculteurs, j’ai déjà pris un engagement clair, que je répète ici : pas de surtransposition et pas d’interdiction sans solution.

Vous avez aussi abordé la question des surtranspositions qui subsisteraient. Il y en a beaucoup moins qu’avant, puisque notre pays, qui avait fait le choix, avant 2017, d’interdire certaines molécules, a été rejoint par les pays européens. C’est pourquoi je pense que ce sujet vaut avant tout pour l’avenir. J’y serai très vigilant.

Nous devons aussi être attentifs aux contournements manifestes des interdictions européennes de molécules dans certains pays qui nous entourent du fait de contrôles peut-être moins tatillons que les nôtres. §Nous devons avoir cette préoccupation en tête.

Ensuite, quand une agence sanitaire française indépendante, dont je respecte évidemment le travail, prend l’initiative d’interdire un produit, alors même que le régulateur européen est en train de se pencher sur le dossier, je trouve que cela pose un problème. Nous devons probablement revoir notre organisation pour que le régulateur européen et les régulateurs nationaux parlent de concert, sinon nos agriculteurs risquent de se retrouver dans une situation de concurrence déloyale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion