L’article 2 est très important puisque nous lui avons consacré pratiquement la journée.
Le groupe CRC a déposé un amendement de suppression, sur lequel le Sénat s’est prononcé par scrutin public.
Depuis le début de nos travaux, deux conceptions de la solidarité s’opposent : d’un côté le Gouvernement et sa majorité considèrent que la solidarité nationale ne peut exister qu’en échange de contreparties, lesquelles bénéficient de manière indirecte mais certaine au patronat et au MEDEF ; de l’autre, l’opposition et le groupe CRC, en particulier Annie David et moi-même, ne cessons de vous proposer un modèle alternatif de solidarité fondé sur une meilleure répartition des richesses produites dans notre pays.
Le problème de fond est que les richesses produites dans notre pays sont réparties de la manière la plus inégalitaire qui soit, et que les inégalités croissent.
Alors que les salariés de notre pays traversent l’une des plus grandes crises jamais connues de leur pouvoir d’achat, que bon nombre d’entre eux sont les victimes de licenciements boursiers, les grands patrons ne connaissent pas la crise.
Jamais l’écart de rémunération entre un employé et le patron d’une entreprise cotée au CAC 40 n’aura été aussi grand. Selon le journal économique La Tribune, 77 % des P-DG des entreprises du CAC 40 ont vu leur rémunération augmenter – tenez-vous bien – de 40 % !
Les salariés, quant à eux, ne savent plus ce que signifie le mot « augmentation ». Parler de salaire est presque devenu un crime aujourd'hui. Nous assistons à un écrasement évident des salaires et des retraites. Lorsque la question des augmentations collectives des salaires est posée, on nous rétorque que nous devons faire face à une des crises les plus importantes.
J’ai également insisté sur le fait que le SMIC ne tiendrait plus lieu de référence. Il apparaît pour la majorité et pour beaucoup de personnes comme une norme dépassée, car trop élevée.