Intervention de Monique Cerisier-ben Guiga

Réunion du 22 février 2010 à 14h30
Action extérieure de l'état — Discussion d'un projet de loi en procédure accélérée

Photo de Monique Cerisier-ben GuigaMonique Cerisier-ben Guiga :

Les chapitres I et II du projet de loi sont éclipsés par la création de l’agence culturelle ; c’est tout à fait normal. Je n’aurai pas la cruauté de revenir sur l’omission des dotations de l’État dans le texte d’origine. Mme Catherine Tasca l’a fait : une fois suffit !

Que dire sur l’Agence française pour l’expertise et la mobilité internationales? J’ai cherché quel était l’objectif décelable du regroupement de France Coopération Internationale, CampusFrance et Egide. Vraiment, je n’ai trouvé que les économies d’échelle ! En effet, ces trois organismes ont des métiers différents et la fusion des deux derniers ne serait porteuse de progrès que si le CNOUS y participait.

Voilà quelques années, j’ai fait un rapport au Sénat sur l’accueil des étudiants étrangers en France. Quel est l’objectif central ? Faire de la France un pays plus attractif pour les étudiants et les chercheurs étrangers, et mieux positionner nos experts à l’international. Mais, faute d’accord entre votre ministère et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche, nous gardons un système dual de gestion des bourses et de l’accueil des étudiants étrangers. Nous ne prenons donc pas les moyens de mieux accueillir les étudiants étrangers et nous maintenons le gaspillage des crédits publics du fait du doublon entre les CROUS et les délégations régionales d’Egide. Les deux effectuent le même travail et agissent sur le même terrain.

Autrement dit, les pièces du puzzle de l’Agence française pour l’expertise et la mobilité internationales ne s’emboîtent pas et il lui manque le gros morceau que constitue le CNOUS. J’espère qu’on y remédiera, mais cela suppose que votre ministère réussisse à trouver un terrain d’entente convenable avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Enfin, monsieur le ministre, le progrès des mobilités suppose que le ministère de l’immigration – je devrais citer les trois « i », mais, en l’occurrence, c’est surtout l’immigration – cesse de refuser des visas à trop d’étudiants et même aux chercheurs de haut niveau recrutés par nos universités. En témoigne le cas récent de Farzaneh Sheidaei, astrophysicienne iranienne. Elle n’a pas pu rester à Jussieu qui avait décelé son talent et qui l’avait recrutée. Elle est repartie en Afrique du Sud. Franchement, cela fait froid dans le dos !

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