Il nous faut également trouver des alliés au ministère des finances. Il y en a, j’en suis sûr !
Nous pouvons également agir, en suggérant des réformes. Il s’agit, mes chers collègues, d’une proposition concrète.
Monsieur le ministre, vous vous êtes trouvé confronté à des attitudes plus que réservées, émanant, au sein de votre ministère, d’une corporation qui – ce n’est un secret pour personne – n’a pas tellement envie de bouger. Vous êtes cependant allé de l’avant, même si vous avez décidé de lâcher un peu de lest en prévoyant trois années pour mener la réforme à bien.
Ce que j’aimerais qu’on fasse avec vous, et le Sénat peut jouer un rôle, c’est discuter avec des ambassadeurs, les convaincre. Ils ne sont pas convaincus. Ils ont peur ! En fait, ce sont des gens qui ont peur, parce qu’il y a l’affaire de l’Agence française, vous comprenez, qui les a un peu traumatisés. Mais l’Alliance française, c’est une autre histoire : il y a le Trésor dans l’Alliance française ; ça n’a rien à voir avec la tutelle que vous allez exercer. C’est vous, les patrons ! Comme l’AEFE, d’ailleurs, qui est parfaitement menée par votre ministère, sans que ça ait posé des problèmes graves. Et moi, je dis qu’il y a une fausse querelle avec les ambassadeurs, qu’il faut arrêter. Les ambassadeurs n’ont pas lieu d’avoir peur d’une agence et d’un réseau culturel qui dépendra de l’Agence. Il y a des règles à observer. Vous savez, le British Council a développé un système qui n’est pas idiot, c'est-à-dire que, dans beaucoup de cas, le directeur du British sur le terrain est en même temps le conseiller culturel de l’ambassadeur. Quand ce n’est pas le cas, de toute façon, il est membre de l’équipe……..
En la matière, le Sénat peut vous aider en discutant avec les ambassadeurs, qui ne sont pas convaincus par votre réforme parce qu’ils ont peur. En effet, ils ont été traumatisés par l’affaire de l’Agence française de développement. Mais il s’agit ici de tout autre chose ! Pour ce qui est de l’AFD, l’implication du Trésor est évidente ! Cela n’a rien à voir avec la tutelle que vous allez seul exercer : c’est bien le ministère des affaires étrangères qui sera le patron. D’ailleurs, c’est bien ce qui se passe pour l’AEFE, sans que cela ait soulevé le moindre problème.
Il faut que cesse cette fausse querelle avec les ambassadeurs ! Ces derniers n’ont rien à redouter d’une agence chargée de l’action culturelle dont dépendra un réseau d’instituts.
La Grande-Bretagne a, quant à elle, développé un système assez judicieux. Très souvent, le directeur du British Council est en même temps le conseiller culturel de l’ambassadeur. Et lorsque ce n’est pas le cas, il est, de toute façon, membre de l’équipe de l’ambassade.
Établissons donc des règles de fonctionnement claires pour mettre fin à ce procès interminable qui n’a pas lieu d’être. Pour de fausses raisons, on bloque une évolution !
Je peux vous suivre, monsieur le ministre, lorsque vous évoquez des problèmes de statuts, de financement ou de fiscalité. Mais on ne peut accepter que des obstacles d’ordre politique viennent, de manière sourde, entraver l’avancement de ce projet ! Ne l’oublions pas, il faudra tenir trois ans !