Je veux rendre hommage au patriotisme de la commission de la culture ! Visiblement, le point de vue exposé par notre collègue Louis Duvernois obtient des soutiens qui dépassent les clivages politiques. Cette discussion m’évoque cette phrase de Paul Valéry : « Tout point de vue est faux. »
On peut, en effet, argumenter à l’envi. Si nous avons préféré « Victor Hugo » à « CulturesFrance », c’est pour signifier la réforme. En reconduisant « CulturesFrance », nous aurions conservé des habits anciens alors que nous voulons donner une image nouvelle à notre institut.
Mes chers collègues, croyez-vous que l’Institut Goethe soit moins allemand parce qu’il s’appelle ainsi ? Après tout, il y a bien d’autres grands écrivains allemands : Schiller, Heine, Thomas Mann, Günter Grass, pour ne citer que ceux-là ! De même, l’Institut Confucius serait-il moins chinois parce que son appellation se réduit à un nom, qu’elle délaisse Lao Tseu et toute une série de grands auteurs, y compris François Cheng, l’écrivain franco-chinois ?
Si nous avons choisi Victor Hugo, c’est parce qu’il est l’un des écrivains français les plus connus dans le monde. Le ministère a consulté les agents français, mais le nom de Victor Hugo aurait été tout autant cité par des étrangers cultivés. Jusque dans les régions les plus reculées de la Sibérie, on a entendu parler de lui ! Dans la Russie soviétique, il était non seulement considéré comme l’un des plus grands poètes français, mais aussi et surtout comme un génie universel.
En tout cas, Victor Hugo incarne justement une certaine idée de la France et de l’universalité.
À en croire Mme Joëlle Garriaud-Maylam, Victor Hugo daterait !