Intervention de Yves Pozzo di Borgo

Réunion du 22 février 2010 à 21h30
Action extérieure de l'état — Article 5 ter nouveau

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Dans la continuité du débat que nous avons eu ce matin en commission, je rejoins les arguments du président de la commission des affaires étrangères sur la nécessité de choisir un nom qui témoigne d’un véritable changement et, à cet égard, « Institut Victor Hugo » me paraît un bon choix.

Cependant je m’interroge.

Il y a environ 7 milliards de personnes sur terre. Parmi elles, combien connaissent la France ? Allez au fin fond de l’Arizona, mes chers collègues ! Vous constaterez que, même dans une région du monde où les habitants ont une certaine culture, nombreux sont ceux qui ne connaissent, au mieux d’ailleurs, que l’Europe !

De par le monde, des dizaines, des centaines de millions de personnes ignorent tout de la France, dont le nom est souvent moins connu que celui de Paris, ou même que celui de la tour Eiffel – et je le dis avec regret, bien qu’étant membre du conseil d’administration de la société qui la gère.

Quel peut a fortiori être la résonnance du mot « Victor Hugo » sur ceux qui ignorent ainsi tout de notre pays ? Même si, je le répète, je suis tenté de suivre le président de la commission des affaires étrangères, je ne peux donc m’empêcher, monsieur le ministre, de m’interroger.

Je me demande de surcroît si ce nom aura un impact sur les nouvelles générations, dont internet est devenu le seul mode de communication.

En fait, je regrette que nous n’ayons que deux choix : je reconnais que l’appellation « Institut français » n’est pas « géniale », mais force est de constater que le nom « Victor Hugo » est encore moins connu que le nom « France ».

Il serait donc peut-être bon que le ministère procède à des études sémantiques – cela se fait, monsieur le ministre, et ce ne serait pas trop ruineux ! – en vue de trouver une appellation dans laquelle figurerait le mot « France » – et je dis bien « France » et non pas « Europe ».

C’est important, non seulement parce que c’est le nom le plus connu, mais aussi parce que, en choisissant le nom « Victor Hugo », on risque de laisser entendre que notre culture ne s’adresse qu’à un milieu social cultivé et élitiste et exclut les nouvelles générations. Il faut y prendre garde : tout change !

C'est la raison pour laquelle, s’il faut voter, je m’abstiendrai

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