J’ai bien compris le sens de votre question, madame le sénateur. Néanmoins – permettez-moi de vous le dire –, l’on ne peut écarter d’un revers de main la donne budgétaire dans un pays qui, avec un emprunt de 180 milliards d’euros cette année, est le deuxième emprunteur mondial et consacre à l’éducation nationale 60 milliards d’euros, soit 21 % du budget de la nation, adopté par le Parlement à l’automne dernier.
L’éducation nationale participe donc à l’effort collectif, et le fait avec beaucoup de discernement. Certes, nous ne remplaçons pas un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais nous réaffectons la moitié des économies à l’amélioration de la rémunération des fonctionnaires et, surtout, nous continuons à moderniser le service public de l’éducation nationale.
C’est pour aller dans cette direction que j’ai voulu, cette année, que la répartition des postes et des budgets par établissement se fasse sur la base d’un dialogue avec les académies et avec les établissements. Il s’agissait ainsi de mieux tenir compte de la réalité locale, notamment dans votre région du Limousin.
Quelle est la situation de l’académie de Limoges ?
Après une croissance continue depuis le début des années 2000, le nombre d’écoliers devrait se stabiliser à la prochaine rentrée de septembre. Dans le second degré, les effectifs des collégiens devraient légèrement repartir à la hausse, mais le nombre de lycéens continuera à décroître.
S’agissant des moyens d’enseignement, l’académie de Limoges continuera à appartenir au groupe des académies les mieux dotées, précisément pour tenir compte de sa spécificité rurale.
Nous mettrons en œuvre à la rentrée prochaine toutes les nouveautés existantes, en lycée général et technologique, mais aussi dans la voie professionnelle.
Ainsi, nous mettrons en place, dans le cadre de la réforme du lycée, quatorze enseignements d’exploration en classe de seconde. Ce n’est pas vraiment la désertification à laquelle vous faites référence, madame le sénateur !
Nous poursuivrons la rénovation de la voie professionnelle, avec notamment l’ouverture, au lycée professionnel Delphine-Gay de Bourganeuf, du nouveau baccalauréat professionnel en trois ans « Métiers de la santé et des services à la personne », qui répond à un besoin exprimé localement.
La nouvelle série « Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable », ou STI2D, qui succède à la filière STI, permettra d’adapter l’offre de formation aux besoins des entreprises locales, notamment industrielles, qui sont implantées dans ce milieu rural.
Par ailleurs, des réflexions sont en cours pour relancer les formations aux métiers d’art sur Aubusson, ou encore pour créer un internat d’excellence à La Souterraine.
Dans le premier degré, les spécificités rurales de votre département sont respectées, puisque le tissu scolaire du territoire sera préservé : maintien du maillage des écoles rurales, continuité des projets pédagogiques en cours, renforcement de l’accueil des élèves en situation de handicap. Je pense, par exemple, à un projet d’accueil et de scolarisation adaptée d’élèves malentendants et sourds qui sera mis en œuvre, dès la rentrée prochaine, à Tulle, dans le département de la Corrèze.
Vous le voyez, madame le sénateur, la rentrée de 2011 dans l’académie de Limoges se fera dans des conditions satisfaisantes. Elle s’inscrira dans le processus de modernisation et de rénovation du système éducatif, celui-ci étant bien évidemment vital pour la région du Limousin et pour sa jeunesse.