Intervention de Thierry Repentin

Réunion du 8 mars 2011 à 9h30
Questions orales — Transport ferroviaire artesia paris-milan

Photo de Thierry RepentinThierry Repentin :

Par cette question que j’ai déposée le 17 février dernier, je souhaite appeler l’attention de votre collègue chargé des transports sur les très fortes difficultés que rencontre aujourd’hui la société Artesia, qui exploite les TGV entre Paris, Lyon, Chambéry, Turin et Milan.

En effet, depuis l’été 2010, les passagers en provenance de France doivent quasi systématiquement descendre à la frontière en gare de Modane, ou bien de Chambéry lorsque le personnel de la SNCF n’est pas suffisant à Modane, afin de changer de mode de transport. Le reste du voyage, soit plus de 200 kilomètres, se fait par autobus.

Cette situation, qui ne devait être à l’origine que provisoire, se prolonge sans annonce de résolution prochaine et durable.

D’après les éléments qui m’ont été rapportés – ils m’ont été confirmés hier encore –, la cause de ces difficultés proviendrait de l’homologation tardive des rames françaises du TGV par RFI, Rete ferroviaria italiana, l’homologue italien de RFF, Réseau ferré de France. Cette procédure est pourtant indispensable, car seule l’homologation permet la circulation des trains français en Italie.

Il se dit que la SNCF ferait les frais des prémices d’une ouverture à la concurrence de plus en plus tendue sur le marché « voyageurs » ; sa tentative de concurrencer l’opérateur historique italien Trenitalia, par le projet à grande vitesse de la société NTV, Nuovo trasporto viaggiatori, aurait irrité nos voisins transalpins.

J’ignore si cette explication est fondée. Quoi qu’il en soit, je souhaite me faire l’écho des fortes préoccupations des élus locaux, des salariés de la SNCF et de l’ensemble des usagers qui sont confrontés au manque d’explication de part et d’autre et surtout à une offre de service totalement indigne.

Les conditions de voyage, depuis l’été dernier, sont ainsi bien loin de ce que l’on pourrait attendre dans une période où le développement durable incite les pouvoirs publics et nos concitoyens à privilégier les transports collectifs.

Empruntant régulièrement cette ligne sur son parcours Paris-Chambéry, je suis témoin de l’incompréhension de nombreux usagers, sans parler des quolibets qu’ils profèrent, lors de l’annonce en gare de Lyon, à Paris, du fait que le TGV stoppera son trajet à Modane alors qu’il est censé avoir pour terminus Milan.

Rien ne peut justifier que cette situation ubuesque perdure, ni des explications d’ordre administratif ni des raisons de concurrence entre la SNCF et son homologue italien Ferrovie dello Stato.

Monsieur le secrétaire d’État, je souhaite savoir si le Gouvernement compte s’employer à résoudre ce problème, qui n’a que trop duré, alors même que les relations ferroviaires entre la France et l’Italie doivent faire l’objet d’une attention particulière dans la perspective également très attendue de l’ouverture de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin à l’horizon de 2023.

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