Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 3 mars 2009 à 10h00
Questions orales — Devenir du creps de franche-comté

Bernard Laporte, secrétaire d’État chargé des sports :

Monsieur le sénateur Gérard Bailly, vous m’interrogez sur la restructuration du CREPS de Franche-Comté et sur l’avenir de ses deux sites principaux, ceux de Chalain et de Prémanon.

Il me semble important de rappeler, au préalable, que cette restructuration entre dans le cadre plus large de la réorganisation du réseau des établissements du ministère, décidée par le comité de coordination des politiques publiques, et tient compte des orientations pour le sport de haut niveau que j’ai annoncées en décembre 2008, dans la perspective des jeux Olympiques de Londres, qui se dérouleront en 2012.

Je souhaite encourager l’émergence, à terme, d’une élite sportive plus resserrée mais plus performante, choix déjà opéré par nos principaux concurrents étrangers. Les CREPS ayant principalement vocation à accueillir ces athlètes dans le cadre de pôles « France » ou « Espoirs », il aurait été incohérent de ne pas prévoir le resserrement du réseau de ces établissements.

En outre, dans le domaine de la formation, je souhaite que nos établissements se recentrent sur leur cœur de métier, à savoir les formations dites « en environnement spécifique », qui ne peuvent être assurées légalement que par eux, et sur les secteurs où il n’existe aucune offre venant du secteur privé, marchand ou associatif.

Dans ce contexte, et quels que soient la qualité du travail réalisé au cours des dernières années par ses personnels ou la qualité de ses infrastructures, le site de Chalain ne répond plus aux objectifs du ministère en matière de sport de haut niveau comme de formation. J’observe, notamment, qu’il n’accueille aucun pôle sportif de haut niveau.

J’ai donc annoncé, en décembre dernier, que le CREPS de Franche-Comté ne compterait plus parmi les établissements du ministère à partir du 1er septembre 2009 et qu’une concertation serait conduite, sous l’égide du préfet de région, pour réfléchir à l’avenir du site de Chalain. Plusieurs membres de mon cabinet se sont rendus à la mi-février à Besançon pour participer à une réunion rassemblant les élus et les responsables des collectivités territoriales de la région ainsi qu’à une rencontre avec le personnel.

Le conseil général du Jura a indiqué qu’il était susceptible de reprendre le site et d’y maintenir une activité. Il souhaite, dans ce cadre, bénéficier de conditions financières particulières. J’ai demandé à mes services, en coordination avec ceux d’autres ministères, d’étudier la faisabilité de cette solution au regard des règles nouvelles de gestion du patrimoine de l’État. J’espère pouvoir disposer d’éléments de réponse sur ce point dans les prochains jours.

Quant au reclassement du personnel de Chalain, j’ai mis en place, au début du mois de janvier, au niveau régional comme au niveau national, des structures permettant d’étudier de manière individualisée le cas de chaque agent du CREPS, quel que soit son statut.

Concernant le site de Prémanon, qui accueille le Centre national du ski nordique, il est effectivement envisagé qu’il constitue, avec l’École nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix et le site de Vallon Pont d’Arc, l’un des piliers d’un ensemble plus large dédié au secteur de la montagne. Prémanon a tout à gagner à ce rapprochement.

Mon objectif est de conforter et de renforcer Prémanon et non, comme le suggère votre question, de transférer l’activité de ski de fond en région Rhône-Alpes. Cette hypothèse n’a jamais été envisagée par qui que ce soit au sein du ministère et, de plus, la fédération souhaite rester à Prémanon. Nous sommes aussi conscients de l’effort important des collectivités pour doter la région d’équipements modernes de ski nordique ; ce partenariat va se poursuivre. Prémanon restera donc le site du ski nordique et de la moyenne montagne et disposera d’une large autonomie de gestion et de décision dans ses domaines d’excellence. Nous pourrons, comme nous nous sommes engagés à le faire, présenter l’ensemble du projet aux élus et partenaires de la région Franche-Comté en avril prochain.

J’ajoute que nous sommes conscients que certains postes au sein des services de la jeunesse et des sports de la région n’étaient pas pourvus depuis plusieurs années. Je souhaite profiter de la restructuration du CREPS pour remettre à niveau les effectifs de ces services.

Enfin, il me semble indispensable de développer la communication en faveur du site d’excellence qu’est Prémanon. En tant qu’ancien entraîneur de l’équipe de France de rugby pendant huit ans, j’avoue que je ne connaissais pas l’existence de ce site ; nous allions effectuer nos stages d’oxygénation à l’étranger, ce qui est un comble ! Il convient donc de réaliser un effort pour faire connaître les qualités de ce site.

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