Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 3 mars 2009 à 10h00
Questions orales — Transport ferroviaire dans les départements enclavés

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

Ma question est relative au transport ferroviaire dit de second niveau.

Un rapport fait au nom de la délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire sur le niveau d’équipement de la France en infrastructures de transport et ses conséquences sur le désenclavement des régions françaises montre que les moyens financiers mis en œuvre ont essentiellement profité au renforcement des grands réseaux existants, au détriment des infrastructures permettant de relier des territoires à ces grands réseaux structurants, c’est-à-dire de les désenclaver.

Dans le Cantal, nous savons bien ce que signifie l’enclavement : nous avons perdu le train de nuit, nous avons perdu toute liaison ferroviaire directe avec Paris. Le Cantal est maintenant l’un de ces départements où les temps de trajet sont supérieurs à ce qu’ils étaient à la fin du xixe siècle !

Madame la secrétaire d’État, j’ai pu apprécier, lors du débat sur le Grenelle de l’environnement, votre sens de l’écoute. Je sais donc que vous ne resterez pas insensible au fait que, faute d’entretien des abords des voies – en vingt ans, l’effectif des personnels chargés de l’entretien est passé de 120 à 38 –, des arbres sont tombés sur des motrices en circulation. De même, lors des l’épisode neigeux de décembre dernier, des chutes d’arbres sur des caténaires ont bloqué la circulation pendant plusieurs jours. Ainsi, aujourd’hui, l’instrument de dégagement, ce n’est plus le chasse-neige, c’est la tronçonneuse !

Autre illustration du défaut d’entretien : à l’automne, le temps de trajet entre Vic-sur-Cère et Le Lioran, sur la ligne de Clermont-Ferrand, peut atteindre cinquante-six minutes, au lieu de vingt, du fait de l’amoncellement des feuilles mortes sur les voies !

Le président de la SNCF, que j’ai interrogé sur ces questions, m’a répondu qu’il faudrait 513 millions d’euros pour effectuer une remise à niveau.

Certes, et j’en donne acte au Gouvernement, le contrat de performance signé le 3 novembre 2008 entre l’État et Réseau ferré de France, RFF, permet d’espérer des améliorations importantes sur les infrastructures lourdes.

Le plan Rail qui a été signé récemment avec la région Auvergne constitue une avancée ; il porte sur 213 millions d’euros d’ici à cinq ans, dont 60 millions d’euros à la charge de l’État et 60 millions à la charge de la région.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il y a une véritable volonté de sauvegarder les lignes de second niveau. Je suis, pour ma part, convaincu que l’avenir est dans le transport ferroviaire, y compris de second niveau.

Je souhaite savoir ce qu’envisage le Gouvernement pour remédier aux problèmes immédiats de sécurité et d’entretien courant, qui permettront de sauvegarder les lignes secondaires, pour accélérer la remise à niveau de ces infrastructures et pour rétablir et conserver des liaisons directes des territoires les plus enclavés, notamment par la remise en service des trains de nuit ?

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