Intervention de Raymonde Le Texier

Réunion du 3 mars 2009 à 10h00
Questions orales — Nécessité de la réalisation d'une liaison ferroviaire entre les lignes d et b du rer dite « barreau de gonesse »

Photo de Raymonde Le TexierRaymonde Le Texier :

La plateforme aéroportuaire de Roissy, qui concentre 60 000 emplois, est un pôle majeur du développement économique.

À dix kilomètres de cet aéroport vivent 250 000 personnes, qui se répartissent essentiellement sur les villes de Sarcelles, Garges, Villiers-le-Bel, Arnouville, Gonesse, c’est-à-dire l’est du Val-d’Oise.

Sur ces territoires, le taux de chômage est plus élevé que celui de l’ensemble du département, alors même que le profil moyen des demandeurs d’emploi correspond pour l’essentiel aux postes proposés par la plateforme aéroportuaire : accueil, entretien, logistique, manutention.

Cette situation s’explique par l’absence de transport en commun pour se rendre de ces villes jusqu’à Roissy, sauf à passer par Paris, donc à allonger son trajet quotidien de 80 kilomètres et son temps de transport aller-retour de deux heures et demie environ.

Voilà pourquoi la réalisation de la liaison du RER D avec la ligne B, dite « barreau de Gonesse », est un enjeu déterminant pour l’emploi dans ce secteur et un projet pour lequel les élus de l’est du Val-d’Oise sont tous fortement mobilisés depuis longtemps.

Cette liaison, inscrite au contrat de plan 2000-2006 pour environ 8 millions d’euros au titre des études et acquisitions foncières, est reprise au contrat de plan 2007-2013 et a été citée comme un investissement majeur par le Président de la République lors de son discours sur le plan Espoir Banlieues, le 8 février 2008.

Or il apparaît aujourd’hui que la réalisation de cette infrastructure, indispensable au développement de ce territoire, on l’a bien compris, est menacée. En effet, aucune étude de faisabilité n’a encore été lancée et le Syndicat des transports d’Île-de-France, le STIF, envisage la réalisation d’une ligne de bus à haut niveau de service passant par Gonesse, ce qui risque de reporter la réalisation du barreau ferroviaire aux calendes grecques.

Même si cette ligne de bus est présentée comme temporaire, l’inquiétude est grande de voir le provisoire devenir définitif, d’autant que d’autres territoires voient, eux, leurs investissements ferroviaires programmés ; c’est notamment le cas de la liaison Creil-Roissy.

Pourquoi ce traitement différent alors que l’urgence de cet investissement est reconnue et partagée par tous les acteurs du territoire ? Pourquoi ne pas programmer au plus tôt la réalisation d’un équipement structurant qui répond à tous les critères de mise en œuvre d’un plan de relance sur le secteur : effets sur l’emploi, réaménagement du territoire, désenclavement des banlieues, impact socio-économique sur les habitants des quartiers en difficulté ?

Tandis que les annonces du Gouvernement se multiplient et que les grands travaux d’infrastructure sont plus que jamais à l’ordre du jour, alors qu’un tel équipement pourrait changer la donne pour tout l’est du Val-d’Oise, le silence autour de la réalisation du barreau de Gonesse suscite de légitimes inquiétudes.

Aussi, l’ensemble des villes concernées et le conseil général se mobilisent et demandent que les études sur ce projet débutent cette année, que le schéma de principe soit rapidement lancé et qu’un calendrier de réalisation soit clairement et définitivement arrêté.

Élue de ce territoire depuis plus de trente ans, je sais à quel point la réalisation d’une liaison ferrée entre les lignes D et B du RER est un enjeu stratégique. J’entends parler de ce projet depuis vingt ans. Il n’est pas pensable qu’une nouvelle génération soit sacrifiée faute d’une mobilisation de l’État.

Je ne doute pas, madame la secrétaire d’État, de votre soutien en ce qui concerne tant la concrétisation du barreau que l’établissement immédiat d’un calendrier précis.

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