Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, nous arrivons au terme de la discussion de cette proposition de loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes et aux violences au sein du couple et aux incidences de ces dernières sur les enfants.
Si les débats ont permis d’enregistrer de réelles avancées, notamment la création de l’ordonnance de protection, en matière de reconnaissance des violences faites aux femmes par l’ensemble de notre société, ils ont aussi souligné les limites de la loi pour des motifs budgétaires. Je pense notamment au fait que la création d’un observatoire national des violences faites aux femmes est remplacée par un simple rapport ou à l’abandon de mesures fortes concernant la formation initiale et continue de l’ensemble des professionnels intervenant auprès des victimes.
Je regrette vivement une telle situation, car notre société a tout à gagner à faire le pari de protéger toutes les victimes, et ce dès les premières violences. Il est nécessaire de faire cesser ces violences et de mettre en sécurité les victimes, afin de mieux faire respecter leurs droits en leur permettant d’obtenir justice et réparation pour les violences subies.
Si la protection des victimes est un élément primordial, le suivi des auteurs est aussi un axe important pour que cessent enfin les violences faites aux femmes. À cet égard, la proposition de loi marque une nouvelle avancée.
Toutefois, aucune mesure répressive ne doit se dissocier de soins précoces pour sortir les auteurs des violences de leur addiction et, de ce point de vue, on peut regretter le rejet de l’amendement qui concernait le suivi socio-judiciaire. Il aurait également fallu prévoir un véritable travail d’information et les moyens nécessaires pour une éducation non sexiste. Cet aspect restera sans doute l’une des lacunes de ce texte.
En évitant la généralisation et la banalisation des violences exercées contre les femmes, nous pouvons nous opposer à la progression de la violence sexiste et avancer ainsi vers une société moins inégalitaire. Ce changement de mentalité ne devra pas s’arrêter en si bon chemin !
Mes chers collègues, pour lutter contre les violences faites aux femmes, il faut une volonté politique déterminée afin de protéger toutes les victimes en leur rendant une justice efficace, avec des professionnels formés pour leur prise en charge des victimes, une opinion publique informée et sensibilisée aux conséquences et aux mécanismes de la violence faite aux femmes.
On peut considérer que cette proposition de loi est une étape, après les lois de 2006, vers le but final qui est l’élimination des violences faites aux femmes, afin de construire une société respectueuse des droits de l’être humain et juste envers toutes les femmes.
Mes collègues du groupe CRC-SPG et moi avons le courage politique nécessaire pour œuvrer en ce sens. C’est la raison pour laquelle nous voterons pour cette proposition de loi, même si beaucoup de travail reste encore à faire.