Intervention de Michelle Demessine

Réunion du 19 octobre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Article 32 bis

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Avec cet amendement, nous marquons notre profond désaccord avec cet article, qui constitue une régression sociale manifeste.

Les congés payés font partie de ces grands acquis sociaux auxquels une nation qui se dit progressiste ne doit pas renoncer et sur lesquels elle ne doit faire aucune concession.

Or, avec cet article, vous mettez les salariés devant un dilemme injuste : choisir entre ses congés payés ou une retraite décente. Monsieur le ministre, votre texte est donc bien aux antipodes du progrès social !

Au-delà du caractère anti-progressiste de cette mesure, le dispositif qui est proposé est également contre-productif pour notre pays.

En effet, les congés payés non seulement relèvent du légitime besoin d’un juste repos pour les salariés, mais sont utiles pour l’économie d’un pays. De plus, ils ont permis d’ouvrir la voie à une nouvelle économie : le tourisme de masse, qui contribue grandement à la croissance de notre pays. Je rappellerai que 80 % des Français choisissent la France comme destination de vacances.

En outre, monsieur le ministre – vous ne me contredirez pas sur ce point –, les congés payés ont un effet positif sur la productivité des salariés. Si l’on prend en considération le niveau du PIB par heure travaillée, la France, nous le savons, se situe dans le peloton de tête des pays développés.

À travers cet amendement, nous réitérons notre opposition à toutes les manœuvres destinées à encourager le régime de retraite par capitalisation, qui, chacun le sait, se développera au détriment du système par répartition, plus juste et plus équitable.

Compte tenu de ces éléments, nous vous demandons, chers collègues, de bien vouloir voter cet amendement.

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