Intervention de Rachel Mazuir

Réunion du 1er mars 2011 à 9h30
Questions orales — Éviction de renault trucks défense du marché des camions militaires

Photo de Rachel MazuirRachel Mazuir :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, j’ai souhaité attirer l’attention du Gouvernement sur les résultats de l’appel d’offres lancé par le ministère de la défense concernant la fabrication de 200 camions militaires, le porteur polyvalent terrestre.

Ce renouvellement était nécessaire pour remplacer la flotte vieillissante des camions dépanneurs, de transport ou de chars, ou encore de munitions, qui avaient été en partie conçus par Renault Trucks Défense et dont certains dataient du milieu des années quatre-vingt.

Ce contrat, évalué dans sa totalité à un milliard d’euros, vient d’être remporté par une filiale de Fiat, Iveco, associée à une entreprise française Lohr, basée en Alsace, et ce en dépit du recours formulé par le groupe Renault Trucks Défense, évincé.

Renault Trucks, qui a été, certes, racheté par le groupe Volvo en 2001, reste, pour autant, très implanté sur le territoire français. Et ses filiales dédiées à la défense sont parmi les plus performantes au monde.

L’attribution de ce contrat aurait permis de maintenir, voire de créer, de nombreux emplois dans ses différents sites de production français : Fourchambault, dans la Nièvre, pour la réparation des véhicules de l’avant blindé, les VAB ; Limoges, dans la Haute-Vienne, pour la fabrication des Sherpa, des VAB, et des véhicules blindés de combat de l’infanterie, les VBCI ; et à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, pour la fabrication des Kerax. Ce contrat aurait occupé 200 à 300 salariés pendant au moins huit ans.

Cette éviction semble aujourd’hui d’autant plus injuste que ce groupe a toujours répondu aux appels d’offres précédents, mais deux avaient été annulés faute de candidats, et un autre, concernant des blindés pour la gendarmerie, est resté lettre morte, faute de commande, alors même que le groupe avait été retenu.

Il va sans dire que ce résultat va fortement peser sur l’avenir des industries d’armements en France, d’autant que le président de Renault Trucks laisse planer la menace d’un retrait de l’activité défense, alors que cette entreprise était jusqu’à présent l’un des fournisseurs de référence de l’armée de terre française.

Par conséquent, je souhaite connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour sauver ces industries françaises et valoriser ainsi leurs produits et leur savoir-faire.

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