Intervention de Georges Tron

Réunion du 1er mars 2011 à 9h30
Questions orales — Délinquance et vol sur la voie publique

Georges Tron, secrétaire d’État auprès du ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, chargé de la fonction publique :

Madame la sénatrice, avant de vous transmettre la réponse de mon collègue ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, je tenais à vous faire part de mes réflexions sur deux points de votre intervention.

Vous avez mentionné les faits tragiques qui ont eu lieu le 21 novembre dernier et qui ont abouti à la mort d’un jeune homme de 16 ans. Comme vous, j’ai une pensée pour les familles touchées par ces évènements, qui vivent un drame épouvantable. En tant que maire, j’ai été confronté à une situation analogue et j’ai eu l’occasion de m’occuper d’une famille ainsi endeuillée. Je connais donc bien la situation dont vous parlez.

Par ailleurs, je partage votre point de vue sur les achats et ventes d’or anonymes, qui ne laissent pas d’inquiéter. Ces opérations, qui se déroulent sur internet et garantissent l’anonymat, donnent lieu à de nouvelles formes de trafic et peuvent encourager les agressions et les actes graves de délinquance. Vous soulevez là une vraie question !

J’en viens à la situation de la délinquance dans votre ville de Marseille, sur laquelle vous avez interrogé le ministre de l’intérieur.

La politique menée par le Gouvernement produit des résultats concrets, même si divers exemples peuvent donner le sentiment d’une relative impuissance.

Vous avez cité les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance ; pour ma part, je citerai ceux de la délinquance globale : celle-ci a reculé de 2 % en 2010, ce qui fait de cette année la huitième année de baisse consécutive de la délinquance depuis 2002. Le Gouvernement veut, à cette occasion, rendre hommage à nouveau aux actions menées et à l’engagement sans faille des policiers et des gendarmes.

La lutte contre les atteintes volontaires à l’intégrité physique figure parmi les toutes premières priorités du ministre de l’intérieur. Ce phénomène est d’ailleurs commun à l’ensemble des sociétés développées.

La mobilisation des forces de l’ordre permet cependant d’obtenir de premiers résultats, et l’augmentation constatée depuis 2002 est sans commune mesure avec celle observée entre 1997 et 2002, qui était, je le rappelle, de 60, 8 %. Cette hausse, qui représente 2, 5 % en 2010, est en effet de mieux en mieux contenue – même si, je le concède, c’est encore trop... – et le phénomène est désormais circonscrit géographiquement.

Vous avez rappelé, notamment, la fusillade dramatique qui s’est produite le 21 novembre dernier, au cours de laquelle un jeune homme de 16 ans a été tué et un enfant de 11 ans, totalement innocent, grièvement blessé. Pour ces familles, ainsi que pour la collectivité nationale, c’est une immense épreuve, d’autant plus que cette mort si injuste trouve sa source dans des règlements de comptes, des trafics de stupéfiants et des rivalités de bandes dans les quartiers.

Le ministre de l’intérieur s’est rendu sur place à deux reprises pour donner des instructions claires au préfet et aux forces de l’ordre.

Je rappelle les quatre mesures annoncées par Brice Hortefeux à cette occasion : le renforcement des effectifs liés aux renseignements accrus avec l’affectation, dès le 1er décembre dernier, de cinq policiers spécialisés supplémentaires au service départemental d’information générale ; l’amélioration de la sécurisation et de la surveillance des quartiers sensibles grâce à la mise en place de deux unités de CRS, soit 150 CRS supplémentaires ; le renforcement des équipes d’enquête dédiées au trafic d’armes, avec la nomination de six policiers supplémentaires, et dont le double objectif est d’élucider tous les règlements de compte et de démanteler les gangs qui y sévissent ; une coordination renforcée de l’action du groupe d’intervention régionale de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur centrée sur la lutte contre le blanchiment, en lien étroit et permanent avec l’autorité judiciaire.

En outre, le préfet des Bouches-du-Rhône a mis en place un plan de lutte contre les armes à feu et, d’une manière générale, contre les trafics. Ainsi, depuis le 21 novembre dernier, date de ce drame, 207 opérations ont été menées quotidiennement dans l’agglomération marseillaise. Elles ont déjà permis de saisir 70 armes à feu, 65 kilos de cannabis et 3, 5 kilos de cocaïne ; par ailleurs, 587 personnes ont été interpellées pour diverses infractions.

Madame la sénatrice, sous l’autorité du Président de la République et du Premier ministre, nous sommes dans l’action. Les Français doivent le savoir : pour assurer leur sécurité au quotidien, nous sommes toujours à l’offensive.

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