Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 1er mars 2011 à 9h30
Questions orales — Restructuration des hôpitaux locaux de nyons et de buis-les-baronnies

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, ma question concerne un sujet qui préoccupe particulièrement notre assemblée, puisque nous en avons débattu récemment : les déserts médicaux des territoires ruraux, territoires dont l’avenir est une préoccupation importante pour ceux qui y vivent.

La difficulté de nos concitoyens pour accéder au service public de la santé est prégnante. Je veux parler des Français qui habitent ces territoires ruraux. Pour la plupart ils y naissent, y travaillent, y vivent et y meurent ; ils souhaiteraient y vieillir dignement.

C’est pourquoi, madame la secrétaire d’État, il me tenait à cœur d’attirer votre attention sur la restructuration des hôpitaux locaux de Nyons et de Buis-les-Baronnies, dans le sud du département dont je suis l’élu. J’associe d’ailleurs à ma question mon collègue Jean Besson, sénateur de la Drôme, particulièrement attaché à ces territoires.

Ces deux établissements de santé, très similaires par leur nature et par leurs activités de proximité, attendent depuis de nombreuses années d’être rénovés. Ils sont aujourd’hui vétustes et ne répondent plus aux normes, comme cela est souligné à chaque réunion des commissions de sécurité.

Les dossiers de restructuration sont pourtant bien avancés ; ils sont pour ainsi dire bouclés. Les travaux sont estimés à 19 millions d’euros pour l’hôpital de Nyons et à 18 millions d’euros pour celui de Buis-les-Baronnies. Les acteurs locaux ont suivi le protocole relatif à ces projets et les études préalables ont été validées.

Pourtant, ces rénovations sont toujours bloquées en attente d’une validation de l’État et de l’agence régionale de santé, l’ARS. C’est d’ailleurs après-demain, jeudi 3 mars, que les maires des deux communes concernées rencontreront le représentant de l’État à l’ARS et défendront à nouveau auprès de lui leurs demandes.

Sur ces territoires, la lutte contre les déserts médicaux devient une priorité, parce que la proximité est un gage de sécurité. Dans ces secteurs, on ne compte pas en kilomètres mais en temps nécessaire pour relier un lieu à un autre. En hiver, il faut franchir des cols pour aller de Séderon à l’hôpital le plus proche, celui de Buis-les-Baronnies, malgré des routes enneigées.

C’est pourquoi, pour les habitants, pour les élus, la modernisation rapide des deux établissements ne peut plus attendre ; il y a urgence. Retarder encore le lancement de ces restructurations reviendrait sans nul doute à anéantir ces projets et je ne peux penser que ce soit dans l’air du temps.

En effet, au fil des années, avec le problème de l’évolution des normes, il est à craindre que la décision d’abandonner tout projet de rénovation ne l’emporte. En matière d’accessibilité sachez que, à l’hôpital de Buis-les-Baronnies, il n’y a qu’un ascenseur, déjà ancien et donc susceptible de tomber en panne. À ces moments-là, ce sont non seulement les conditions d’accueil des patients, mais aussi les conditions de travail des personnels qui sont mises à mal.

Lorsque le Gouvernement lance le plan Alzheimer, peut-il rester insensible aux difficultés rencontrées dans ces territoires où les élus militent inlassablement pour des établissements rénovés dans lesquels les personnes seraient accueillies dans la dignité, notamment celles qui subissent une perte d’autonomie ?

Accueillir des personnes dans des chambres vétustes avec une configuration qui nuit à l’intimité des patients, n’est-ce pas une forme de maltraitance ?

Enfin, quand on sait que ces établissements sont également des employeurs importants, voire le principal employeur du territoire – dans le cas présent, 308 salariés au total, un chiffre énorme en zone rurale –, dans des secteurs ruraux où l’activité économique est souvent mise à mal, il semble d’autant plus important d’apporter aux habitants et aux élus la réponse espérée.

Madame la secrétaire d’État, ma question est toute simple : quand seront validés les projets de restructuration des hôpitaux locaux de Nyons et de Buis-les-Baronnies ?

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