Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 1er mars 2011 à 9h30
Questions orales — Restructuration des hôpitaux locaux de nyons et de buis-les-baronnies

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de cette réponse que je considère comme excellente et qui témoigne d’une bonne connaissance du terrain… mais vous ne répondez pas tout à fait à ma question.

C’est vrai, des projets de création de maisons de santé pluridisciplinaires sont engagés sur ces territoires – projets dans lesquels les collectivités locales, et notamment le département que j’ai l’honneur de présider, se sont d’ailleurs beaucoup investies –, mais la question que je vous ai posée portait sur l’avenir des restructurations.

Alors que le Gouvernement met en place le plan Alzheimer, on sait très bien que la proximité est importante pour faire face au problème de la dépendance. En zone rurale, ce ne sont pas les maisons de santé pluridisciplinaires qui vont pouvoir remplacer à cet égard les hôpitaux locaux !

On sait très bien aussi que, si les travaux nécessaires ne sont pas réalisés, l’avis de la commission de sécurité sera systématiquement défavorable : on voudrait fermer les hôpitaux qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

Or, sur le terrain, élus, praticiens et pouvoirs publics, tous nous avons la volonté de maintenir nos hôpitaux parce qu’ils jouent un rôle essentiel – je dis bien de les « maintenir », et non pas de les « sauver », car ils n’ont pas à être sauvés.

C’est l’avis unanime qui s’est exprimé lors de la journée du 11 février sur l’avenir de la santé dans ces territoires, journée qui s’est très bien déroulée, qui a rassemblé beaucoup de monde et lors de laquelle était présent, comme vous l’avez vous-même relevé, madame la secrétaire d'État, le délégué territorial de l’ARS.

C’est pourquoi votre réponse, bien que très étayée, ne nous convient pas tout à fait. Il faut un engagement de l’État. Actuellement, l’effort repose sur les collectivités locales.

Le conseil général de la Drôme apporte ainsi son aide financière, alors qu’il ne devrait pas avoir à le faire, et n’aura d’ailleurs peut-être plus le droit de le faire après 2014 si la réforme des collectivités territoriales passe, parce que nous croyons à l’avenir de la santé en zone rurale et parce que assurer la proximité est indispensable.

Même dans le cadre de la RGPP, la révision générale des politiques publiques, et de la réduction des dépenses, les coûts des deux projets de restructuration – 19, 7 millions d’euros pour l’un, 17, 2 millions d’euros pour l’autre – ne sont pas énormes comparés à l’enjeu : il en va de l’avenir de la santé et du bien-vieillir de nos concitoyens.

Dans les hôpitaux locaux, la maltraitance, c’est aussi de ne pas pouvoir être seul pour prendre sa douche parce que les locaux sont trop petits. Aujourd'hui, la norme est de 55 mètres carrés pour la chambre plus le couloir. À Buis-les-Baronnies, on est à 22 mètres carrés ! Il est donc indispensable, pour la dignité des patients, de faire un effort.

C’est l’idée que l’on se fait de la santé dans notre pacte républicain qui est en cause, et nous ne manquerons pas de revenir à la charge.

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