Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, madame, monsieur les rapporteurs, c’est dans un environnement particulièrement difficile que nous sommes amenés à nous prononcer cette semaine sur deux textes en discussion commune susceptibles d’orienter la croissance tout au long de l’année 2009.
Il convient tout d’abord, à mon avis, de relativiser le terme « croissance ». L’environnement est incontestablement difficile sur le plan international, puisque cette crise peut, par certains côtés – ses conséquences extrêmement redoutables sur l’emploi et sur les faillites d’entreprises notamment –, être comparée à celle de 1929.
Même si certains ne s’expriment guère sur ce sujet, cette crise offre l’occasion de remettre en cause une forme de capitalisme spéculatif dans laquelle l’économie virtuelle, parée voilà encore quelques mois de toutes les vertus et considérée comme la forme suprême de l’intelligence économique, prime sur l’économie réelle.
L’examen des deux textes aurait donc pu permettre de débattre de mesures visant à remédier au déséquilibre induit par la primauté du système financier, en proposant une aide soutenue aux populations fragilisées, notamment les chômeurs et les travailleurs précaires.
Monsieur le ministre, vous auriez pu également saisir l’occasion de cette crise pour relancer le pouvoir d’achat. Mais vous avez balayé cette idée d’un revers de main, estimant qu’une telle relance présentait certains dangers. Vous avez soulevé des prétextes fallacieux et transformé vos arguties en arguments. Nous avons même relevé certaines incohérences : ainsi, vous avez annoncé un plan de relance automobile, ce que nous ne saurions vous reprocher ; mais reconnaissez qu’il relève de la consommation et non de l’investissement !