Intervention de Henri Cuq

Réunion du 18 novembre 2004 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation politique en côte d'ivoire

Henri Cuq, ministre délégué aux relations avec le Parlement :

Madame la sénatrice, notre priorité immédiate a été effectivement d'assurer le retour au calme, afin que nous puissions, en liaison étroite avec la communauté internationale, reprendre au plus vite le chemin du processus politique de sortie de crise.

C'est la seule issue possible à ce conflit, aux racines anciennes et profondes, qui coupe en deux ce pays ami depuis plus de deux ans. C'est aussi le seul objectif de la France, qui poursuivra avec détermination son action en ce sens.

C'est dans cet esprit qu'a été adoptée à l'unanimité, le 15 novembre dernier, la résolution 1572 du Conseil de sécurité, troisième du genre pour la Côte d'Ivoire depuis le début de la crise. Il s'agit bien, en la circonstance, de se doter de moyens de pression renforcés susceptibles de concerner l'ensemble des acteurs responsables de la crise ivoirienne, afin d'aider ce pays à retrouver le chemin de la paix.

Premièrement, les règles d'engagement de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, l'ONUCI, ont été renforcées. L'ONUCI est désormais autorisée à prévenir toute action hostile, en particulier dans la zone de confiance. Elle a donc désormais une capacité d'initiative, voire de contrainte, bien plus importante que la simple observation du cessez-le-feu.

Parallèlement, l'ONUCI exercera désormais une surveillance renforcée des médias ; chacun connaît le rôle condamnable qu'ils ont joué.

Deuxièmement, un embargo sur toutes les armes à destination du territoire ivoirien, d'où qu'elles viennent et quels que soient leurs bénéficiaires, a été mis en place. Cet embargo est entré immédiatement en vigueur. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a créé un comité composé de l'ensemble de ses quinze membres pour en surveiller la bonne application.

Nous serons très vigilants sur l'application de cet embargo, et nous n'excluons pas de proposer des mesures complémentaires pour en renforcer, si nécessaire, le contrôle. Dans ce cas, une nouvelle décision du Conseil de sécurité serait naturellement nécessaire.

Troisièmement, des mesures individuelles - le gel des avoirs financiers et l'interdiction de voyager - entreront en vigueur le 15 décembre prochain, sauf si le Conseil de sécurité prend, d'ici là, une décision contraire en raison de nouveaux progrès substantiels du processus de réconciliation nationale. Il s'agit d'un instrument de pression sur toutes les parties pour relancer un processus politique. Ce sont les quinze membres du Conseil de sécurité réunis en comité des sanctions qui détermineront, si besoin est, la liste des personnes concernées.

C'est dans ce cadre, madame la sénatrice, que nous continuons de travailler, en liaison étroite avec tous nos partenaires de la communauté internationale, avec tous les acteurs ivoiriens, notamment avec les autorités ivoiriennes avec lesquelles nous n'avons jamais rompu le contact, à Paris comme à Abidjan. Tel est, madame la sénatrice, l'engagement de la France.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion