Intervention de Claire-Lise Campion

Réunion du 18 novembre 2004 à 22h15
Financement de la sécurité sociale pour 2005 — Articles additionnels après l'article 11

Photo de Claire-Lise CampionClaire-Lise Campion :

Nous sommes tous très préoccupés par la situation dans laquelle se trouve la santé scolaire, et nous avons, d'ailleurs, déjà évoqué ce sujet hier.

En effet, non seulement la santé des élèves est en cause, du fait des troubles alimentaires dont ils souffrent, du taux de suicide alarmant, de l'importance du tabagisme, de la consommation d'alcool précoce et de la polyconsommation de drogues que l'on relève chez eux, mais, de plus, le manque de médecins et d'infirmières scolaires se fait cruellement sentir.

Le rôle de ces personnels est pourtant fondamental dans la vie des enfants et dans l'acquisition des savoirs à l'école.

Les services de santé scolaire et de médecine préventive doivent être développés, grâce, notamment, à l'augmentation du nombre des infirmières et des médecins au sein de l'éducation nationale. Il faut également exiger une véritable médecine de prévention pour les personnels.

Le plan pour la santé des élèves mis en place par le ministère de l'éducation nationale, et qui promeut le dépistage et la prévention en renforçant l'éducation à la santé, risque malheureusement, selon nous, d'être d'une portée limitée, du fait du manque de moyens, notamment de l'insuffisance des personnels de santé et sociaux face à des besoins grandissants.

En conclusion de la dernière Conférence de la famille, les infirmiers de l'éducation nationale nous ont fait part de leurs fortes déceptions par rapport aux propositions du Gouvernement et ont souligné les difficultés que rencontrent les jeunes pour leur prise en charge sanitaire.

En effet, si la majorité des adolescents va bien, la minorité qui va mal risque de ne trouver dans ces mesures que des réponses peu adaptées.

Des questions se posent donc : les moyens alloués aux maisons des adolescents seront-ils à la hauteur des besoins sur tout le territoire? Est-il opportun de prévoir que c'est un médecin libéral qui sera chargé d'effectuer la visite médicale pour les élèves de classe de cinquième ?

S'il est vrai que, aux termes de l'article 11, cette visite médicale sera totalement gratuite, ce qui n'était pas prévu explicitement au départ, il n'en demeure pas moins que le fait de la confier à l'exercice libéral, par refus d'augmenter les personnels médicaux scolaires, porte un coup au travail de dépistage et de suivi accompli par les personnels de l'éducation nationale.

C'est pourquoi nous proposons, par cet amendement, d'une part, de rendre obligatoire la consultation de prévention destinée aux mineurs et, d'autre part, de spécifier qu'elle doit se dérouler dans les locaux scolaires. Elle doit, en effet, bénéficier au plus grand nombre possible d'élèves, d'autant qu'il est peu probable que les plus fragilisés d'entre eux aillent spontanément consulter un médecin dans un cabinet libéral.

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