Intervention de Jean-Pierre Bel

Réunion du 1er octobre 2011 à 15h00
Allocution de m. le président du sénat

Photo de Jean-Pierre BelJean-Pierre Bel, président :

Dimanche dernier, les grands électeurs ont voté pour le changement : ils en ont confié la mission à la gauche. Mais ils nous ont tous placés devant une triple responsabilité historique, politique et morale.

Responsabilité historique, parce que, après plusieurs décennies, le Sénat s’est ouvert à l’alternance, que je comprends comme une preuve de maturité démocratique et comme une légitimité renforcée.

Responsabilité politique, parce que les grands électeurs ont exprimé un mécontentement, un véritable malaise, un rejet d’orientations dont ils ne veulent pas.

Responsabilité morale, parce qu’ils ont souhaité un nouveau Sénat.

Nous avons tous entendu l’appel des grands électeurs pour confirmer le Sénat dans son rôle de représentant et de défenseur des libertés publiques, des libertés individuelles, des libertés locales.

Même si cela avait commencé, nous devons changer encore l’image de notre assemblée, souvent caricaturée certes, mais qui se doit aujourd’hui à plus de transparence, plus de modestie. La Haute Assemblée se doit d’aller vers une vraie rénovation démocratique, vers une autre façon de travailler.

Je ne peux égrener en cet instant toutes les propositions concrètes que nous devrons mettre en œuvre pour changer le Sénat. Nous devons en débattre ensemble, dans un cadre collectif. Dans les semaines qui viennent, je mettrai donc en place un groupe de travail auquel je demanderai, à partir d’une lettre de mission précise, de nous remettre des propositions dans un calendrier resserré.

Mais cette attente de changement nous engage, nous le savons.

À nous d’écrire une nouvelle page.

À nous tous, tous ensemble, de donner un nouveau souffle à la décentralisation, si nécessaire pour réformer réellement notre pays.

À nous de réunir rapidement les états généraux des élus locaux pour préparer l’avenir.

À nous de faire vivre l’alternance au Sénat.

À nous d’être les dignes héritiers de Victor Hugo, de Victor Schœlcher, de Georges Clemenceau et de beaucoup d’autres qui nous ont devancés ici, dont François Mitterrand, même si son passage dans cette assemblée fut bref.

Mes chers collègues, je terminerai en revenant sur cette responsabilité qui nous échoit, et plus précisément sur la responsabilité qui est la mienne.

Je sais que la tâche est immense. Je m’y consacrerai sans relâche, avec pour objectif de défendre nos territoires, de faire du Sénat la maison des élus mais aussi celle des citoyens, le lieu privilégié du dialogue et du respect de l’autre, en même temps qu’un lieu de décision et d’action.

Chers amis, chers collègues, à l’heure où une longue route s’ouvre devant nous, permettez-moi de conclure avec le grand poète espagnol Antonio Machado, Caminante, no hay camino :

Voyageur, le chemin

C’est les traces de tes pas.

C’est tout ; voyageur,

il n’y a pas de chemin,

Le chemin se fait en marchant

Le chemin se fait en marchant

Toutes et tous, soyez-en sûrs, à partir de cet instant, je n’ai plus qu’une idée en tête : être digne de votre confiance, être digne de la mission qui m’incombe désormais.

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