À cet instant du débat, chacun d’entre vous, mes chers collègues, s’est exprimé sur ce sous-amendement et a fait part de ses inquiétudes.
Si la commission a émis un avis défavorable dans un premier temps, c’est parce que ce sous-amendement la préoccupe. En effet, contrairement à ce qu’a prétendu M. Desessard, la question des quotas d’émission de CO2 est suivie avec beaucoup d’attention par la commission, notamment par M. Braye.
À l’heure où notre pays est engagé dans une politique de construction ambitieuse – 550 000 logements sont construits chaque année, dont 100 000 logements sociaux –, il faut être attentif au fait que le besoin en matériaux est grand. De plus, il ressort du Grenelle de l’environnement qu’il faut développer les infrastructures, routières et autoroutières, mais aussi pour le transport du fret ferroviaire et fluvial. Là aussi, nous avons besoin de matériaux. Il serait tout de même regrettable que ces matériaux ne puissent pas être produits en France.
Il convient de rendre hommage aux gouvernements de droite qui ont décidé le développement de notre politique électronucléaire, puis sa relance, comme celui de M. Raffarin, à une époque où nombreux étaient ceux qui s’y opposaient. Aujourd’hui, chacun reconnaît ses vertus en termes de protection de l’environnement.
Il ne faudrait pas qu’une fois de plus nos entreprises soient pénalisées. La commission a auditionné des chefs d’entreprise, et, qu’ils soient cimentiers ou sidérurgistes, tous lui ont fait part de leurs vives inquiétudes : comme M. Braye le disait tout à l’heure, s’ils ne peuvent pas répondre à la demande du marché français depuis notre territoire, ils le feront de l’étranger, mais en étant conscients de perturber l’environnement par l’acheminement de ces matériaux.
Nous sommes parvenus à un moment crucial du débat. Aussi, monsieur le président, je demande une suspension de séance d’un quart d’heure – car nous avons une bonne connaissance de ce dossier – pour que nous puissions, en concertation avec Mme la secrétaire d’État, élaborer une réponse adaptée, peut-être – je n’ai pas d’idée préconçue – en rectifiant le sous-amendement, ainsi qu’elle l’a suggéré.