Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 15 avril 2008 à 10h00
Questions orales — Plaidoyer en faveur du maintien de la base aérienne 132 de colmar-meyenheim

Bernard Laporte, secrétaire d'État chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative :

Je tiens tout d’abord, madame la sénatrice, à excuser M. le ministre de la défense, retenu par d’autres obligations, mais qui a pris connaissance de vos préoccupations sur le devenir de la base aérienne 132 de Colmar-Meyenheim.

Le ministère de la défense est engagé, au même titre que les autres départements ministériels, dans le processus de révision générale des politiques publiques, lancé par le Président de la République depuis plusieurs mois.

C’est pourquoi il entreprend une réforme ambitieuse et indispensable à la sécurité de notre pays, qui doit faire face aux menaces du vingt et unième siècle, ce qui nécessite que nos armées s’adaptent à de nouvelles missions.

Concernant plus particulièrement la situation financière de la défense, le Président de la République l’a encore dit à Cherbourg le 21 mars dernier, lors de la présentation du sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Terrible : « Nous sommes confrontés à des difficultés sérieuses de financement, et le modèle d’armée 2015 est obsolète et inatteignable. » Il poursuivait en indiquant que les perspectives financières de la défense pour atteindre le modèle d’armée 2015 « représentent un mur ».

Nous devons donc retrouver nous-mêmes, au sein de la défense, des marges de manœuvre, pour assurer l’équipement des forces et améliorer la condition du personnel militaire et civil.

Un autre élément nous pousse à la réforme : nous avons un système d’organisation trop dispersé, cloisonné, qui nous fait perdre en réactivité et en efficacité.

On n’a pas tiré toutes les conséquences de la professionnalisation sur notre organisation. Aujourd’hui, il nous faut parachever la réforme afin d’orienter les flux de financement disponibles vers l’équipement des forces et obtenir un meilleur rendement du soutien.

Dans ce contexte, la réforme des armées est articulée autour de trois grands axes de réorganisation, dont la conjonction crée les conditions d’une meilleure efficience et d’une réduction substantielle des coûts de fonctionnement : une densification des unités, visant à rationaliser leur stationnement, une mutualisation et une « interarmisation », particulièrement dans le domaine de l’administration générale et du soutien.

Pour ce qui est du devenir de la base aérienne 132 de Colmar-Meyenheim, il est vrai que les services du ministère mènent actuellement un travail technique visant à établir un projet de réorganisation.

Cependant, je peux vous assurer, ainsi qu’à chacun des élus qui comptent une implantation militaire dans leur circonscription, qu’à ce jour les décisions ne sont pas prises, même si certaines orientations figurent dans des documents de travail. Ces orientations n’ont fait l’objet d’aucun arbitrage politique. Comme le M. le ministre de la défense l’a indiqué aux chefs de corps le 8 avril, les décisions sur le devenir des implantations de la défense seront communiquées à la fin du mois de juin prochain.

Dans les semaines à venir, une proposition consolidée et étayée devrait être établie par M. le ministre de la défense, puis soumise au Premier ministre et au Président de la République.

Enfin, pour chacune des implantations qui, in fine, connaîtront une réduction ou une fermeture, les mesures d’accompagnement, notamment la date de prise d’effet, seront discutées avec les élus.

Quoi qu’il en soit, la volonté de M. le ministre de la défense est d’associer le Parlement et les élus à la mise en œuvre de cette réforme essentielle pour la modernisation de notre outil de défense.

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