Ma question s’adresse à M. Claude Guéant, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration.
Au cours de la réunion à Strasbourg du comité ad hoc d’experts sur les questions roms, le CAHROM, organe du Conseil de l’Europe auprès duquel j’ai l’honneur de représenter la France, a été évoquée la présence de certaines minorités ethniques, dont les Roms, sur le territoire français. L’amalgame trop fréquent, que j’avais déjà souligné dans mon rapport intitulé « Gens du voyage : pour un statut proche du droit commun », entre certaines populations issues de pays extérieurs à l’espace Schengen et les gens du voyage, qui pour l’essentiel sont de nationalité française, a été une nouvelle fois relevé à cette occasion.
Des populations roms viennent s’installer illégalement sur le territoire français, ce qui entraîne des tensions particulièrement aiguës dans les zones frontalières et les grandes agglomérations.
Ainsi, des Roms se rendent à Genève pour y pratiquer la mendicité avant de regagner en fin de journée Gaillard, commune de Haute-Savoie administrée par ma suppléante, où ils stationnent illégalement sur des places de parking ou dans des constructions tout à fait précaires et insalubres.
Ce phénomène se développe de surcroît dans les départements où, du fait de la conjugaison de dynamiques économiques et touristiques, la population augmente le plus fortement. Il en résulte un déséquilibre, compte tenu des moyens dont disposent les forces de police et de gendarmerie. Ainsi, le dernier recensement évalue à 740 000 habitants la population de Haute-Savoie, alors qu’elle est en réalité supérieure à 1 200 000 personnes, dont certaines, il est vrai, sont en transit.
Un jeu de cache-cache s’instaure avec les forces de l’ordre, tant françaises que suisses, qui ne peuvent faire face de façon satisfaisante à l’explosion de l’insécurité, notamment des cambriolages.