Intervention de Alain Joyandet

Réunion du 2 avril 2009 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Tournée en afrique du président de la république

Alain Joyandet, secrétaire d’État :

Je rappelle que la France est, au monde, le troisième bailleur d’aide publique au développement : elle y consacre plus de 10 milliards de dollars. Je vous prie de m’excuser si je parle en dollars, mesdames, messieurs les sénateurs, mais cela facilite la comparaison avec les États-Unis, qui, eux, apportent un peu plus de 20 milliards de dollars. Ces deux seuls chiffres donnent une idée de l’importance de l’effort de la France en matière d’aide publique au développement.

Nous consacrons plus de 60 % de notre aide publique au développement à l’Afrique, et plus particulièrement à l’Afrique sub-saharienne. Notre effort est donc très ciblé.

Le Président de la République a dit à plusieurs reprises que la réforme du G20 devait être non pas une simple révision à la suite de laquelle tout recommencerait comme naguère, mais, au contraire, une vraie réforme visant à ce qu’il soit tenu compte de l’indispensable rééquilibrage entre le Nord et le Sud. Le président Sarkozy est d’ailleurs venu à la conférence de Doha sur le financement de l’aide publique au développement pour réaffirmer cette position de la France.

Nous nous sommes donc battus pour que, contrairement à ce qui s’est passé lors du premier sommet exceptionnel du G20 consacré à la crise financière, qui s’est tenu à Washington les 14 et 15 novembre derniers, l’Afrique soit mieux représentée. Le président de la commission de l’Union africaine, M. Jean Ping, est actuellement présent à Londres, lors de ce second G20, afin de mieux réaffirmer les préoccupations de l’Afrique.

À la demande, également, du Président de la République, j’ai participé à une réunion de tous les ministres africains des finances, au cours de laquelle ces derniers m’ont fait part de leurs propositions en vue d’un rééquilibrage entre le Nord et le Sud. Je lui ai bien évidemment transmis l’ensemble des revendications formulées par les représentants du continent africain.

Vous avez tout à fait raison, monsieur le sénateur : nous ne pouvons pas faire l’économie d’un juste partage des richesses entre le Nord et le Sud ; il y va de l’équilibre de la planète. Si nous mettons en perspective la démographie, les changements climatiques, la menace d’une récession économique généralisée, qui serait dramatique pour l’Afrique, nous voyons bien que l’absence d’un tel rééquilibrage risquerait de provoquer de véritables tempêtes planétaires dans les prochaines décennies.

Comment, en particulier, gérer, demain, les flux migratoires si nous ne rééquilibrons pas les richesses entre le Nord et le Sud ?

La simple raison nous commande de faire cet effort, et, si la raison ne suffisait pas, alors, c’est le cœur qui nous l’ordonnerait : en effet, la France, forte de son rayonnement sur la scène internationale, a toujours prôné ce nécessaire rééquilibrage.

Plus que les mots, les chiffres que je viens de rappeler sont éloquents. Le Président de la République a beaucoup insisté sur la dimension planétaire de cet enjeu. J’espère que le G20 de Londres viendra confirmer le léger espoir né lors de celui de Washington – je pense particulièrement à l’article 14 du texte issu des travaux de ce dernier –, espoir, pour les populations du Sud, d’un monde enfin plus juste.

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