Je comprends l'analyse budgétaire qu'a pu faire la commission des finances de cette affaire. Mais je voudrais attirer l'attention de la Haute Assemblée, en tant que sénateur qui est également maire d'une commune rurale, exploitant agricole et ancien président d'une chambre d'agriculture, sur la situation actuelle du monde paysan.
Selon moi, celui-ci est aujourd'hui à un tournant. Lors du débat sur le projet de loi d'orientation agricole, je n'ai vu personne, sur aucune travée, aborder le dossier de l'avenir de l'agriculture en toute tranquillité, et cela s'explique facilement : tous vos électeurs issus du monde agricole vous ont fait part de leur profonde inquiétude.
La question est en effet de savoir si l'agriculture française se replie ou si elle ambitionne de rester puissante. À l'heure où nous parlons, notre secteur agroalimentaire fait figure de fleuron aux niveaux européen et mondial.
Mais nous savons également que les Brésiliens, les Américains et les Britanniques de Tony Blair cherchent plus à dresser des obstacles sur notre route qu'à nous l'ouvrir.
Dès lors, la baisse de la taxe sur le foncier non bâti est un signe qui va bien au-delà de la seule question des 140 millions d'euros. C'est un symbole de confiance vis-à-vis des agriculteurs. C'est pourquoi je défends avec force un tel dispositif : il me paraît adapté au défi que doit actuellement relever notre agriculture.
Au sein de cette assemblée, nous avons tous évoqué les difficultés liées aux procédures dans le monde agricole : trop de papiers, trop de complexité, trop de contrôles !
Or, pour une fois, nous sommes en présence d'un dispositif tout simple, où l'exonération est automatique.